Le 3 mai dernier, à l’issue de la prestation de serment du Président Brice Clotaire Oligui Nguema marquant une nouvelle étape émarquant le début de la Ve République , la justice Gabonaise a posé un acte fort. Contre toute attente, elle a procédé à la libération et le départ du territoire gabonais d’Ali Bongo Ondimba, de son épouse Sylvia Valentin, et de leur fils Noureddin. Un geste que d’aucuns qualifient de pure grandeur d’âme, tant les heures sombres du régime déchu continuent de hanter les mémoires collectives.
Un clan au cœur du mépris humain

Ali Bongo, frappé par un AVC en 2018, avait plongé le pays dans une opacité institutionnelle sans précédent. Pendant que le peuple doutait de la capacité du chef de l’État à gouverner, un clan se formait dans l’ombre, autour de Sylvia Bongo et de son fils Noureddin Bongo Valentin, transformant le Gabon en un royaume familial où les privilèges écrasaient les droits et où la répression ciblait tous ceux qui devenaient gênants.
L’un des cas les plus emblématiques reste celui de Brice Laccruche Alihanga, ancien directeur de cabinet de l’ex président Ali Bongo. Après avoir loyalement parcouru le pays pour rassurer les populations de la santé du chef de l’État, c’est un sort cruel qui lui a été réservé. Évincé, calomnié, emprisonné sur la base d’accusations cousues de fil blanc, il a été broyé par la machine politico-judiciaire aux mains des nouveaux amis de Noureddin, dont le sulfureux Ian Ghislain Ngoulou – aujourd’hui lui-même en détention à la prison centrale de Libreville.
Les conditions de détention de Laccruche ont frôlé l’inhumanité. Privé de soins, victime de mauvais traitements, sa santé s’est gravement détériorée, au point qu’un cancer lui a été diagnostiqué. Là où la famille Bongo criait à l’acharnement après quelques mois de prison, Laccruche, lui, a vécu l’enfer dans un silence imposé. Ce silence, aujourd’hui, accuse.
L’humanisme comme réponse à l’horreur

En décidant de libérer le trio Bongo et de leur permettre de quitter le pays, Brice Clotaire Oligui Nguema n’a pas seulement choisi de tourner une page en laissant la justice faire son travail ; il a affirmé une rupture nette entre le passé et l’avenir. Là où le clan Bongo s’était vautré dans l’arbitraire, la vengeance et le mépris de la souffrance humaine, Oligui Nguema a choisi la justice tempérée par la miséricorde.
Cet acte n’est pas une faiblesse. C’est un cri de force morale, celui d’un homme d’État qui refuse de tomber dans les travers de ses prédécesseurs. Le président de la Transition n’a pas oublié les victimes, mais il a compris qu’il ne faut pas emprunter les sentiers de la vengeance pour construire un Gabon réconcilié et digne.
L’histoire jugera

Aujourd’hui, pendant que le pays regarde vers l’avenir, les victimes du système Bongo pansent leurs plaies. Brice Laccruche Alihanga, dont la santé reste fragile, demeure le symbole vivant d’un système qui a broyé ceux qu’il n’arrivait plus à contrôler. Le peuple n’oubliera ni la cruauté silencieuse du clan Bongo, ni la main tendue d’Oligui Nguema.
L’histoire retiendra que, là où l’inhumanité régnait, un homme a préféré la grandeur du pardon à la petitesse du ressentiment. Et ce choix, plus que tout discours, honore le Gabon et son avenir.


