Libreville, 13 mai 2025 – Par notre correspondant spécialC’est une déclaration au vitriol qui a secoué la scène politique gabonaise ce mardi 13 mai. Lors d’une conférence de presse tenue dans une salle à moitié pleine de sa résidence privée d’Angondjé, au nord de Libreville, Ali Akbar Onanga Y’Obegue, secrétaire général de l’aile pro-Ali Bongo du Parti Démocratique Gabonais (PDG), a lancé de graves accusations à l’encontre du président de la République et chef du gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema.
Dans un ton ferme et revendicatif, l’ancien ministre a accusé le chef de l’État d’avoir utilisé le PDG comme un « marchepied électoral » lors de la présidentielle d’avril dernier. Selon lui, la formation politique autrefois au pouvoir a été « instrumentalisée pour assoir une légitimité politique sur les cendres d’une alliance trompeuse ». « Le président Oligui Nguema s’est servi du PDG, puis l’a abandonné une fois ses objectifs atteints », a-t-il dénoncé.
Une charge frontale et un appel à la libération d’Ali Bongo
Allant plus loin, Ali Akbar Onanga Y’Obegue a évoqué la situation d’Ali Bongo Ondimba, renversé en août 2023 après 14 ans au pouvoir. Il a affirmé que l’ancien président ne bénéficierait pas d’une véritable liberté. « Ali Bongo est en résidence surveillée, sous contrôle permanent. Il ne peut ni s’exprimer librement ni assumer ses responsabilités politiques », a-t-il déclaré. Il a exigé du président Oligui Nguema qu’il « libère Ali Bongo », afin que ce dernier « reprenne légitimement la tête du PDG ».
Pourtant, ces propos entrent en contradiction avec les déclarations publiques d’Ali Bongo lui-même. Il y a quelques semaines, l’ancien chef de l’État annonçait depuis Rabat, dans une interview accordée à un média panafricain, son retrait définitif de la vie politique, invoquant sa santé et son désir de se mettre en retrait.
Le PDG au bord de l’éclatement dans un Gabon post-transition
Ces accusations surviennent dans un contexte où le Gabon a officiellement tourné la page de la transition. Élu à l’issue de la présidentielle d’avril 2025, Brice Clotaire Oligui Nguema est désormais président de la République légitime et chef du gouvernement. Mais le paysage politique reste fragile, et les tensions internes au PDG révèlent un parti en quête de repères, tiraillé entre nostalgie du pouvoir et quête d’une nouvelle identité.
Ni la présidence gabonaise, ni les services de communication du Palais du Bord de mer n’ont pour l’heure réagi aux propos d’Ali Akbar Onanga Y’Obegue. Mais dans une République fraîchement sortie de la transition et toujours en quête de stabilité durable, ces remous internes pourraient raviver les fractures d’un passé récent encore douloureux.
À suivre avec attention. https://gabonactu.com/blog/2025/05/01/post-transition-contre-pouvoirs-ou-gadgets-institutionnels-investigations-et-preconisations-dali-akbar-onanga-yobegue/
