Prise en charge des enfants atteints du VIH-SIDA au Gabon
Un contexte alarmant
La situation des enfants et adolescents vivant avec le VIH-SIDA au Gabon préoccupe de plus en plus. À l’occasion de la Journée mondiale des orphelins du Sida, le 7 mai 2025, Élodie Diane Fouéfoué, ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’Enfance, a annoncé que 380 jeunes sont suivis au Centre de traitement ambulatoire (CTA) du Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL). Cette déclaration met en avant les défis majeurs rencontrés par ces enfants, qui ont souvent perdu l’affection et la protection parentale, avec deux tiers d’entre eux ayant perdu au moins un parent à cause de cette maladie.
Bien que le Gabon soit engagé depuis 1994 dans la lutte pour les droits de l’enfant, la mise en œuvre des lois de protection reste inachevée. La ministre a insisté sur l’importance d’une solidarité nationale pour le bien-être de ces enfants souvent stigmatisés. La situation est d’autant plus alarmante que, selon l’ONUSIDA, 17,5 millions d’enfants dans le monde ont perdu un parent à cause du Sida, dont près de 95 % se trouvent en Afrique.
Pour faire face à cette crise, une attention particulière et des efforts concertés sont nécessaires de la part des autorités, des ONG et de la société civile.
Les initiatives gouvernementales et les défis
Le gouvernement gabonais a pris des initiatives notables pour améliorer la prise en charge des enfants atteints du VIH-SIDA. L’adoption de la loi organique n°003/2018 du 8 février 2019, relative au Code de l’enfant et la création d’un « pacte social pour la protection inclusive des enfants » constituent des avancées cruciales. Ces mesures visent à garantir l’accès à des soins de santé appropriés, à l’éducation et à un environnement familial stable.
Néanmoins, des défis substantiels persistent. La mobilisation citoyenne autour du VIH-SIDA reste insuffisante et de nombreuses familles d’accueil manquent de ressources. L’UNICEF intervient pour soutenir les structures de santé et les familles, mais il est urgent d’accroître la sensibilisation et l’éducation sur le VIH-SIDA. La stigmatisation autour de la maladie continue d’entraver les accès aux soins et à l’éducation, compliquant ainsi l’intégration des enfants dans la société.
De plus, la ministre a annoncé des activités de sensibilisation du 26 mai au 1er juin, visant à promouvoir la prise en charge des orphelins du Sida. Ces initiatives seront essentielles pour sensibiliser le public aux droits des enfants et encourager la solidarité envers ceux qui souffrent de cette maladie.
Vers une prise en charge holistique
Pour améliorer la prise en charge des enfants atteints du VIH-SIDA, une approche holistique est indispensable. Cela doit inclure non seulement des soins médicaux, mais également un soutien psychologique et social. Les enfants porteurs du VIH-SIDA doivent bénéficier d’un suivi médical régulier et d’un accompagnement psychologique pour les aider à gérer la perte de leurs parents et la stigmatisation.
Les témoignages de familles d’accueil et d’experts soulignent l’importance de créer un environnement protecteur pour ces enfants. Dans certaines régions, des programmes de soutien psychologique ont vu le jour, permettant aux enfants d’échanger leurs expériences et de réduire leur sentiment d’isolement. Ces initiatives sont cruciales pour leur développement et leur bien-être global.
Enfin, la coopération entre les ONG, les institutions gouvernementales et les communautés est essentielle pour garantir une prise en charge efficace. La création de réseaux de soutien et de sensibilisation peut contribuer à réduire la stigmatisation et à favoriser l’inclusion sociale des enfants vivant avec le VIH-SIDA.
La prise en charge des enfants atteints du VIH-SIDA au Gabon représente un enjeu majeur qui nécessite un engagement collectif. Comment la société peut-elle renforcer son soutien envers ces jeunes particulièrement vulnérables ? Quelles mesures concrètes peuvent être instaurées pour assurer leur bien-être et leur avenir ? Ces interrogations méritent d’être abordées pour nourrir un débat constructif sur la protection des enfants face à l’épidémie de VIH-SIDA.
