Ce lundi 21 avril 2025, la diplomatie africaine écrit une nouvelle page de son histoire. Le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé, désigné médiateur de l’Union africaine dans la crise persistante entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo, est arrivé à Kigali pour une mission cruciale. Objectif : renouer le fil du dialogue, en quête d’une paix durable dans l’Est de la RDC, théâtre de tensions depuis plusieurs années.
Le chef de l’État togolais doit s’entretenir à huis clos avec son homologue rwandais, Paul Kagame. Au menu des discussions : les racines du conflit, ses conséquences dramatiques sur les populations civiles, et surtout, le rôle ambigu de certains acteurs régionaux. Cette visite s’inscrit dans une démarche stratégique, initiée par l’Union africaine, pour tenter de désamorcer une crise qui menace la stabilité de toute la région des Grands Lacs.
Le Togo, une voix modérée dans la tempête
Faure Gnassingbé ne vient pas en terrain inconnu. Connu pour sa diplomatie discrète mais efficace, il a déjà multiplié les déplacements à Kigali pour des échanges de haut niveau sur les enjeux de sécurité et d’intégration continentale. Son ambition ? Offrir un cadre propice à un dialogue franc, poser les fondations d’une réconciliation sincère et durable entre deux nations sœurs, aujourd’hui divisées par les ressentiments et les intérêts géopolitiques.
L’initiative togolaise vise plus qu’un simple cessez-le-feu. Elle ambitionne une résolution structurelle, capable d’éteindre les braises de la méfiance pour laisser place à la coopération. Dans un contexte africain souvent marqué par l’inaction ou l’ingérence, Lomé incarne une diplomatie d’équilibre, de respect et de constance.
Un signal fort pour l’Afrique
Cette mission intervient alors que les tensions entre Kinshasa et Kigali connaissent une nouvelle flambée, sur fond d’accusations mutuelles d’ingérence militaire et de soutien aux groupes armés. Faure Gnassingbé entend rappeler la nécessité d’un sursaut continental, d’une solidarité active entre États africains face à la tragédie humaine qui se joue à l’Est du Congo.
Le président togolais réaffirme ainsi sa disponibilité à travailler avec toutes les parties prenantes pour faciliter le rétablissement des liens de confiance entre le Rwanda et la RDC. Il veut également contribuer à la redynamisation des relations bilatérales et au retour d’une coopération constructive entre les deux pays.
Vers une nouvelle ère diplomatique ?
Alors que le continent se cherche de nouveaux repères géopolitiques, le rôle croissant du Togo dans la médiation régionale pourrait marquer un tournant. Par cette initiative, Lomé démontre que même les plus petits États, lorsqu’ils sont guidés par la volonté de paix, peuvent devenir de puissants leviers de stabilité.
La mission de Kigali, si elle réussit, pourrait redonner espoir à des millions d’Africains affectés par les conflits armés. Elle renforcerait aussi l’image d’un continent capable de trouver en lui-même les solutions à ses propres défis.
