Nord-Kivu, RDC – Dans un rapport glaçant, l’UNICEF tire la sonnette d’alarme : près de 5.000 enfants auraient été victimes de violences sexuelles en seulement deux mois, sur les 10.000 cas recensés en janvier et février 2025 en République Démocratique du Congo. Ces chiffres, terrifiants, ne sont pas de simples statistiques. Ils traduisent le drame quotidien d’une jeunesse piégée dans un conflit ravageur, où l’innocence est devenue cible et la survie, un luxe.

Depuis le début de l’année, les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu sont de nouveau le théâtre d’une escalade meurtrière. Le M23, groupe armé soutenu selon de nombreuses sources crédibles par le Rwanda voisin, mène une offensive d’ampleur contre les forces loyalistes de Kinshasa. Dans cette guerre asymétrique, ce sont les civils, et particulièrement les enfants, qui paient le prix fort.
« Ce sont des enfants arrachés à leur enfance, mutilés dans leur chair et leur âme. Certains n’ont pas 10 ans, et portent déjà les stigmates de la barbarie humaine », confie sous couvert d’anonymat un travailleur humanitaire basé à Goma.

Les ONG locales, débordées, décrivent une situation apocalyptique : des vagues de déplacés, des écoles transformées en abris de fortune, des familles éclatées. Et au cœur de ce chaos, la recrudescence des violences sexuelles utilisées comme arme de guerre. « Ce n’est plus de la violence collatérale, c’est une stratégie systématique de terreur », déplore une responsable du bureau de l’UNICEF en RDC.
Le gouvernement congolais, quant à lui, dénonce une « agression déguisée orchestrée par Kigali » et appelle à une mobilisation internationale. Mais sur le terrain, la population attend encore la paix, alors que les frontières diplomatiques restent floues et que les engagements de la communauté internationale se perdent dans les couloirs feutrés des chancelleries.

Il ne s’agit plus seulement d’un conflit régional. Il s’agit d’un drame humain de grande ampleur, d’une urgence morale. Car lorsque les enfants deviennent les premières cibles, c’est l’avenir même d’un pays que l’on assassine.Ceux qui survivront à ces atrocités ne seront pas indemnes. https://news.un.org/fr/story/2025/04/1154701


