Démissions à la Fecafoot : Un bouleversement sous Eto’o

Un climat de travail tendu
Puis que Samuel Eto’o a pris la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), l’univers administratif du football camerounais a été profondément ébranlé. Les démissions successives, notamment celles de Benoît Angwa et Camille Loe, mettent en lumière un climat de travail alarmant. Benoît Angwa, ancien secrétaire général adjoint, a quitté son poste le 7 avril 2025, dénonçant des conditions de travail déplorables et des actes de harcèlement moral. Dans sa lettre, il décrit des comportements tels que l’agressivité verbale et le refus de collaboration, qui ont rendu son environnement professionnel insupportable.
Ce malaise n’est pas un cas isolé. D’autres membres de la Fecafoot ont aussi fait le choix de partir, révélant ainsi une détresse généralisée au sein de l’organisation. La rigueur mise en place par Eto’o, incluant des restrictions sur les privilèges et une discipline stricte, a été perçue comme une forme de tyrannie par beaucoup. Les témoignages recueillis illustrent un profond sentiment d’injustice et de frustration, aggravé par un mépris apparent pour le travail des employés.
Cette situation délicate pose d’importantes questions sur la gestion des ressources humaines à la Fecafoot. Les démissions peuvent être interprétées comme un cri d’alerte sur la gouvernance d’Eto’o, qui semble privilégier une approche autoritaire plutôt qu’un management participatif et respectueux.

Accusations graves et tensions internes
Les causes des démissions vont au-delà des seules conditions de travail. Joseph Feutcheu, président de Djiko FC, a quitté son poste, accusant Eto’o de trucage de matchs et de non-reversement des subventions étatiques aux clubs. Dans sa lettre de démission, Feutcheu exprime son désespoir quant à la situation du football camerounais, affirmant qu’Eto’o « est arrivé à la Fecafoot pour détruire le football et les jeunes ». Si ces accusations sont véridiques, les conséquences juridiques et éthiques pourraient être catastrophiques pour la Fecafoot.
Les tensions internes se exacerbent, notamment avec des clubs appelant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) à dénoncer des détournements présumés. Ce climat de méfiance menace la réputation de la Fecafoot et compromet sa capacité à attirer des sponsors ou à organiser des compétitions de manière efficace. Les accusations de trucage de matchs, en particulier, sont si graves qu’elles pourraient ternir durablement l’image du football camerounais à l’international.
Ces démissions et accusations transcendent les individus concernés. Elles révèlent un besoin impérieux de réformes au sein de la Fecafoot, tant en matière de gouvernance que de transparence financière. La confiance des différents acteurs du football, des clubs aux supporters, est en péril, et cela pourrait avoir des répercussions désastreuses pour l’avenir du football au Cameroun.

Conséquences sur la gouvernance de la Fecafoot
La cascade de démissions au sein de la Fecafoot soulève des interrogations sur la durabilité de sa structure sous la direction de Samuel Eto’o. En trois ans, la fédération a vu partir de nombreux collaborateurs clés, dont trois secrétaires généraux et deux directeurs marketing. Une telle instabilité pourrait entraver le fonctionnement de la Fecafoot, surtout dans un contexte où la gestion des ressources et la planification stratégique sont cruciales pour le développement du football camerounais.
Le départ d’employés expérimentés et dévoués est inquiétant. Il pourrait retarder la mise en œuvre de projets destinés à promouvoir le football à tous les niveaux. Les démissions créent un vide de leadership, compliquant la prise de décisions et la mise en place de politiques efficaces. Par ailleurs, le sentiment d’un manque de respect pourrait dissuader de nouveaux talents de rejoindre la fédération, aggravant ainsi la crise.
Il est crucial que la Fecafoot prenne des mesures pour regagner la confiance et améliorer les conditions de travail. Cela pourrait passer par l’instauration de mécanismes de dialogue social, la révision des pratiques de gestion, et la promotion d’une culture organisationnelle plus inclusive. Sans ces changements, la Fecafoot risque de continuer à naviguer dans une tempête de mécontentement, avec de potentielles répercussions désastreuses pour l’avenir du football camerounais.
Réflexions et perspectives d’avenir
Les démissions à la Fecafoot sous Samuel Eto’o mettent en lumière des problèmes systémiques qui exigent une attention urgente. Les accusations de trucage de matchs et les conditions de travail inacceptables soulignent la nécessité d’une réforme profonde. Les acteurs du football camerounais, qu’ils soient dirigeants, joueurs ou supporters, doivent s’interroger sur l’avenir de leur fédération et sur l’évolution qu’ils souhaitent pour leur sport.
La situation actuelle ouvre une opportunité de repenser la gouvernance du football au Cameroun. Quelles mesures peuvent être instaurées pour assurer une gestion transparente et respectueuse des droits des employés ? Comment restaurer la confiance entre la fédération et les clubs ? Ces questions méritent d’être discutées et pourraient ouvrir la voie à un renouveau du football camerounais.
En somme, la Fecafoot se trouve à un tournant crucial. Les décisions prises dans les mois à venir façonneront non seulement l’avenir de la fédération, mais aussi celui du football au Cameroun. La communauté footballistique doit s’unir pour exiger des changements significatifs et garantir que le football demeure un vecteur de développement et d’unité pour le pays.