À quelques mois de l’élection présidentielle de 2025, le paysage politique gabonais s’anime avec l’émergence de nouvelles figures. Parmi elles, Joseph Lapensée Essingone, haut cadre de l’administration fiscale, se positionne comme une alternative crédible face aux poids lourds du système. Invité le 24 mars dernier sur le plateau de 52 Minutes Pour Convaincre sur Gabon24, cet homme de dossiers a dévoilé sa vision pour le pays. Rupture, rassemblement et réformes fiscales : décryptage d’un discours qui se veut disruptif.
Un profil atypique sur la scène politique gabonaise

Loin des figures traditionnelles du pouvoir, Joseph Lapensée Essingone arrive sur le devant de la scène avec un parcours singulier. Né en 1972 à Lambaréné, il a construit sa carrière au sein de la Direction générale des impôts, où il s’est imposé comme un expert en fiscalité et finances publiques. Titulaire d’une maîtrise en droit public de l’Université Omar-Bongo, d’un master en finances publiques et fiscalité de l’Université Jean Moulin Lyon 3, et formé dans des institutions prestigieuses telles que l’École Nationale des Impôts de Clermont-Ferrand et l’ENA de Strasbourg, son bagage académique en fait un technocrate aguerri.
Polyglotte (fang, français, anglais, espagnol), il revendique une approche moderne et pragmatique du pouvoir, loin des querelles politiciennes habituelles.
“Le candidat de la rupture et du rassemblement”

Face aux défis multiples du Gabon – corruption, inégalités sociales, crise économique – Joseph Lapensée Essingone se présente comme l’homme du renouveau. Son credo ? Une rupture totale avec les pratiques du passé, sans tomber dans l’opposition systématique.
« Nous devons mettre fin à la captation des richesses par une minorité et garantir une redistribution équitable », a-t-il martelé sur le plateau de Gabon24. Un message qui résonne auprès d’une jeunesse désillusionnée et d’une population en quête d’un nouveau contrat social.
Le candidat insiste également sur la nécessité de rassembler toutes les forces vives du pays. Il plaide pour une gouvernance participative, où les citoyens auront leur mot à dire sur les grandes décisions nationales.
Des propositions chocs sur la fiscalité et l’économie

Joseph Lapensée Essingone mise sur un programme économique ambitieux, avec des mesures phares :Réduction du taux de TVA pour alléger le coût de la vie ;Suppression de certains avantages fiscaux accordés aux multinationales ;Investissement massif dans l’accès à l’eau et à l’électricité ;Création d’emplois pour les jeunes à travers un plan de formation et d’industrialisation ;Réforme du système de santé pour garantir des soins de qualité aux Gabonais.
Son expertise en finances publiques lui permet d’articuler un discours crédible sur la restructuration de l’économie nationale, notamment à travers une meilleure collecte des impôts et une lutte plus efficace contre l’évasion fiscale.
Un outsider face aux mastodontes du système
Si son profil séduit une partie de l’opinion, la route vers le pouvoir s’annonce semée d’embûches. Peu connu du grand public avant cette élection, Joseph Lapensée Essingone devra convaincre au-delà des cercles d’experts et s’imposer dans un jeu politique où les candidats issus du sérail conservent une longueur d’avance.
Sa capacité à fédérer autour de son projet, à mobiliser des financements et à construire un réseau solide sera déterminante. Son positionnement en tant que technocrate réformateur peut être un atout, mais aussi une faiblesse dans un pays où l’ancrage politique et le soutien des élites restent des facteurs majeurs de succès électoral.
Un duel inédit en perspective ?
Alors que la présidentielle approche, Joseph Lapensée Essingone pourrait incarner une surprise de taille si son discours trouve un écho dans l’opinion publique. Face aux figures installées du pouvoir et aux challengers plus médiatisés, il tente de tracer une troisième voie, celle d’une gouvernance rationnelle et éthique.
Reste à voir si les Gabonais seront prêts à faire confiance à un homme de dossiers plutôt qu’à un homme de réseaux. Une chose est sûre : avec son entrée en campagne, le débat politique gabonais s’enrichit d’une nouvelle dynamique.