Une rupture avec la tradition
Donald Trump n’a jamais été un président comme les autres. Réélu en novembre dernier, le 47e président des États-Unis continue d’imprimer sa marque, s’affranchissant des conventions et des usages. Ce vendredi, il a signé un décret retirant l’accès aux renseignements classés confidentiels à son prédécesseur Joe Biden, une mesure rare qui touche également d’autres figures majeures du paysage politique américain.
Une purge sécuritaire aux accents politiques

Joe Biden n’est pas le seul à être privé d’accès aux secrets d’État. La liste publiée par la Maison Blanche inclut également Kamala Harris, ancienne vice-présidente, Hillary Clinton, ex-secrétaire d’État et candidate à la présidentielle de 2016, Antony Blinken, ancien chef de la diplomatie, ainsi que Jake Sullivan, ex-conseiller à la sécurité nationale.
Surprise de taille : Liz Cheney, pourtant issue du camp républicain, se retrouve également écartée. L’ancienne représentante du Wyoming, devenue l’une des critiques les plus virulentes de Trump après l’assaut du Capitole en 2021, subit ainsi un désaveu cinglant.
D’un simple trait de plume, Donald Trump rompt avec une tradition qui voulait que les anciens présidents et hauts responsables en matière de sécurité nationale conservent un accès limité aux renseignements sensibles. Une prérogative qui leur permettait d’apporter leur expertise en cas de crise majeure.
Une revanche sur Biden ?

Cette décision n’est pas une surprise totale. Début février, Trump avait déjà annoncé son intention de priver Joe Biden de tout accès aux informations classifiées, en s’appuyant sur le rapport du procureur spécial Robert Hur, qui décrivait un président démocrate en perte de mémoire et jugé inapte à manier des données sensibles. « Je protégerai toujours notre sécurité nationale – Joe, t’es viré. Rendons à l’Amérique sa grandeur ! » avait-il lancé sur Truth Social, dans une de ces punchlines dont il a le secret.
L’ancien président démocrate paie sans doute aussi sa propre décision de 2021 : après son arrivée à la Maison Blanche, il avait fait retirer l’accès de Donald Trump aux briefings confidentiels, une mesure alors justifiée par les inquiétudes entourant son comportement après l’élection de 2020 et les émeutes du Capitole.
Un passé judiciaire embarrassant pour Trump

L’ironie de cette situation ne manque pas de piquant. Donald Trump lui-même a été inculpé pour avoir conservé illégalement des documents classifiés dans sa résidence de Mar-a-Lago, y compris des plans militaires et des informations sur l’arsenal nucléaire américain. Un dossier explosif qui aurait pu compromettre sa candidature présidentielle, mais qui a finalement été classé sans suite après son retour au pouvoir.
Cette offensive contre Biden et ses anciens collaborateurs semble donc à la fois une revanche et une démonstration de force. En s’attaquant frontalement à ses adversaires, Donald Trump envoie un message clair : il gouvernera sans concession et selon ses propres règles. Une méthode qui a fait son succès, mais qui pourrait aussi alimenter de nouvelles tensions à Washington.