Un potentiel inexploité
L’Afrique centrale, riche d’une biodiversité exceptionnelle et d’un patrimoine culturel unique, devrait être une destination de choix pour les voyageurs du monde entier. Pourtant, le secteur touristique peine à décoller. Entre infrastructures déficientes, instabilité politique et promotion insuffisante, les obstacles sont nombreux.
Infrastructures : un frein majeur

L’un des premiers défis du tourisme en Afrique centrale est le manque d’infrastructures adaptées. De nombreuses routes menant aux sites touristiques sont en mauvais état, rendant les déplacements longs et pénibles. Le transport aérien, quant à lui, reste coûteux et peu développé, limitant l’accès à certaines destinations pourtant prisées. À cela s’ajoute un déficit d’hébergements aux standards internationaux, notamment en dehors des grandes villes.
Instabilité politique et insécurité
Les crises politiques récurrentes et l’insécurité freinent également le développement du secteur. La République centrafricaine, l’est de la RDC et certaines zones du Cameroun restent marquées par des conflits armés, décourageant les touristes. La crainte des enlèvements, des actes terroristes et des troubles sociaux réduit l’attractivité de la région malgré son immense potentiel.
Une gouvernance défaillante et une fiscalité pénalisante
Dans plusieurs pays de la sous-région, la gestion du tourisme reste insuffisamment structurée. Les politiques publiques manquent de vision à long terme et les investissements dans le secteur sont souvent marginaux. La lourdeur des taxes sur les billets d’avion, les hôtels et les services touristiques alourdit encore la facture pour les visiteurs, les incitant à se tourner vers d’autres destinations plus compétitives.
Une promotion touristique insuffisante
Contrairement à d’autres régions du continent comme l’Afrique de l’Est et l’Afrique du Nord, l’Afrique centrale souffre d’un déficit de visibilité sur la scène touristique internationale. Peu de campagnes de communication sont mises en place pour valoriser les sites naturels et culturels. Les salons internationaux du tourisme enregistrent une présence timide des acteurs de la sous-région, réduisant les opportunités d’attirer de nouveaux visiteurs.
Des atouts sous-exploités
Malgré ces défis, l’Afrique centrale possède des trésors uniques : la forêt du Bassin du Congo, le parc national de Loango au Gabon, les montagnes de Virunga en RDC, les chutes de la Lobé au Cameroun ou encore les plages de São Tomé-et-Príncipe. Une meilleure exploitation de ces richesses naturelles et culturelles pourrait transformer la sous-région en un hub touristique majeur.
Quelle issue pour relancer le secteur ?

Pour dynamiser le tourisme, des réformes structurelles s’imposent :Investir dans les infrastructures routières et aéroportuaires.Assurer une stabilité politique et sécuritaire durable.Réduire la fiscalité sur le secteur pour le rendre plus attractif.
Mettre en place des stratégies marketing ambitieuses à l’international.
Encourager les partenariats public-privé pour développer des offres compétitives.
L’avenir du tourisme en Afrique centrale dépendra de la volonté politique et de l’engagement des acteurs du secteur. Sans une vision claire et des investissements stratégiques, la région risque de rester en marge d’un marché mondial en pleine expansion.