Kinshasa, RDC – Il souffle un vent de transparence sur la gestion des marchés publics à Kinshasa. Vendredi 21 mars 2025, le gouvernorat a franchi une étape décisive en procédant à l’ouverture publique des plis pour 78 projets de développement, une démarche qui s’inscrit dans la volonté affichée du gouverneur Daniel Bumba de rompre avec les pratiques opaques du passé.
Cette initiative, financée par le budget 2024 du gouvernement central, vise à impulser une transformation profonde de la capitale congolaise en touchant des secteurs névralgiques : santé, éducation, infrastructures et agriculture. Parmi les projets phares figurent la construction de 31 centres de santé et 27 écoles primaires, la réhabilitation de 100 km de routes agricoles, ainsi que la création de marchés agricoles à Maluku et Mont-Amba. En parallèle, l’électrification de 20 écoles publiques et l’implantation d’un centre de transformation des produits agricoles à Masina marquent une volonté d’investir dans l’autosuffisance et le développement intégré.
Une transparence revendiquée

L’ouverture publique des plis n’est pas un simple exercice administratif. Elle traduit une exigence de redevabilité envers la population kinoise, trop longtemps habituée aux promesses non tenues et aux projets fictifs. Jésus-Noël Sheke, ministre provincial chargé du budget, l’a rappelé avec fermeté :
« Il n’est plus question de connivence ou de favoritisme. Désormais, les entreprises sélectionnées seront celles qui offriront la meilleure qualité au coût le plus compétitif. »
Des propos renforcés par Anaïah Bewa, directrice de cabinet adjointe, qui insiste sur la rupture avec les pratiques de marchés de gré à gré. Une commission de suivi a été mise en place pour assurer un processus rigoureux, loin des circuits d’attribution opaques qui ont trop souvent freiné le développement de la ville.
Vers une gestion efficace des fonds publics ?

Ce n’est pas la première fois qu’une administration kinoise promet une gestion rigoureuse des finances publiques. Mais cette fois, la méthode employée par l’équipe de Daniel Bumba semble différente : en exposant publiquement les offres, le gouvernorat impose une redevabilité immédiate et réduit le risque de détournement.
Toutefois, des questions subsistent : quelles entreprises seront sélectionnées ? Les délais seront-ils respectés ? Surtout, le contrôle citoyen sera-t-il encouragé ? Car la transparence ne se limite pas à l’ouverture des plis : elle se joue aussi dans l’exécution effective des projets et leur impact tangible sur la vie des Kinois.
Dans une ville où les infrastructures sont souvent synonymes d’échecs et de scandales financiers, cette démarche a valeur de test. Si elle réussit, elle pourrait redéfinir les standards de gouvernance locale en RDC. Mais si elle échoue, elle ne fera que renforcer le scepticisme ambiant. L’heure est à la vigilance. https://www.adiac-congo.com/content/passation-des-marches-publics-adoption-dun-nouvel-outil-de-transparence-162962