Assurance « Tous risques » : Un remède pour la construction à Kinshasa

Contexte et enjeux de la construction à Kinshasa
Kinshasa, la capitale dynamique de la République Démocratique du Congo, connaît une urbanisation fulgurante. Cette évolution, bien qu’excitante, engendre une demande croissante en logements et infrastructures. Cependant, elle s’accompagne de défis redoutables. Les accidents de construction et les incendies dévastateurs sont monnaie courante. Souvent, cette calamité est le fruit d’une négligence criante, d’un manque de contrôle et de normes de sécurité défaillantes.
Dans ce contexte troublant, Didier Tenge Bundu te Litho, ministre délégué à l’Urbanisme et Habitat, a brandi une sonnette d’alarme le 19 mars 2025. Lors d’une réunion stratégique, il a plaidé pour une réforme urgente : l’instauration d’une assurance « Tous risques » obligatoire pour les constructeurs avant l’obtention de leur permis de construire. Ce projet ambitieux vise à responsabiliser les acteurs du secteur et à créer un cadre de travail plus sécurisé.
Des événements tragiques, comme l’effondrement d’un immeuble à Mont-Ngafula, illustrent la nécessité impérieuse d’une telle initiative. Les pertes humaines sont inacceptables. Par ailleurs, les dommages matériels, et l’impact négatif sur la réputation de la ville, n’épargnent pas la confiance des investisseurs. Kinshasa mérite mieux.

Les bénéfices de l’assurance « Tous risques »
L’assurance « Tous risques » pourrait transformer la donne dans la construction. En premier lieu, elle pousserait les entreprises à respecter des normes de sécurité strictes. Les assureurs, en effet, exigeraient des audits réguliers et des inspections minutieuses avant d’accorder leur couverture. Un gage de vigilance indiscutable pour les acteurs du secteur.
Cette couverture offrirait ensuite une protection financière en cas de sinistre. Les entreprises, libérées de la peur d’un coup dur, se montreraient plus enclines à investir dans des matériaux de qualité et des pratiques de construction sûres. Une situation gagnant-gagnant qui pourrait aussi stimuler l’innovation, favorisant des techniques alliant durabilité et sécurité.
En somme, l’instauration de cette assurance renforcerait la confiance des consommateurs et des investisseurs. Grâce à une garantie de sécurité accrue, les acheteurs potentiels seraient plus enclins à s’engager dans des projets immobiliers, dynamisant ainsi le marché. Pour les acteurs du secteur, une meilleure réputation pourrait attirer des investissements, tant locaux qu’internationaux.

Conséquences pour le secteur immobilier
La mise en œuvre de l’assurance « Tous risques » pourrait avoir des répercussions majeures sur le secteur immobilier à Kinshasa. D’une part, elle favoriserait une professionnalisation des entreprises de construction. Des pratiques plus rigoureuses s’imposeraient, avec un impact direct sur la réduction des accidents et l’amélioration de la qualité des constructions.
Cependant, une telle initiative pourrait engendrer une augmentation des coûts de construction. Pour couvrir les frais d’assurance, les entreprises pourraient être contraintes d’augmenter leurs prix, influençant le coût final des logements. Toutefois, face à une demande croissante, il est probable que les consommateurs soient prêts à payer un peu plus pour une construction sécurisée et de haute qualité.
À long terme, l’assurance « Tous risques » pourrait même redéfinir la réglementation du secteur. Le gouvernement pourrait, en réponse, renforcer les normes de construction et établir des mécanismes de contrôle plus stricts. Cela encouragerait une meilleure collaboration entre les acteurs impliqués : autorités locales, assureurs, et entreprises de construction.
En somme, l’introduction de l’assurance « Tous risques » pour les constructeurs à Kinshasa représente une opportunité majeure d’améliorer la sécurité dans le secteur. Néanmoins, il est essentiel de s’interroger : cette mesure suffira-t-elle à transformer un secteur encore marqué par des pratiques douteuses ? Quelles autres réformes pourraient être envisagées pour assurer la sécurité des constructions et renforcer la confiance des investisseurs ?