Réforme Managériale de la SNEL : Un Virage Stratégique

Contexte et Objectifs de la Réforme
La Société Nationale d’Électricité (SNEL), cœur énergétique de la République Démocratique du Congo, est à un tournant. En novembre 2024, la mise en œuvre d’une réforme managériale audacieuse a débuté. Son but : restaurer la gouvernance et dynamiser la production d’électricité, alors que l’annonce officielle a retenti le 17 mars 2025. À cette époque, 11 des 13 postes de direction étaient entre les mains d’intérimaires. Un désordre regrettable, menaçant la continuité et l’efficacité de l’organisation.
Ce changement de cap se veut radical. L’objectif principal est d’élever une nouvelle génération de dirigeants, choisis selon des principes de méritocratie et de transparence. Un Comité élargi, regroupant des représentants du gouvernement, des syndicats et d’autres parties prenantes, a été constitué. Ce processus rigoureux de sélection est crucial, car il nourrit l’ambition d’instaurer une culture d’excellence parfois absente au sein de la SNEL, qui compte environ 17 000 employés.
Simultanément, cette réforme s’efforce d’élever la motivation des employés. La valorisation des compétences internes, associée à des critères de performance bien définis, pourrait agir comme un levier puissant. Améliorer le moral des équipes est essentiel pour stimuler une culture de productivité, vitale pour relever les défis énergétiques du pays.

Projets d’Amélioration de la Production Énergétique
Pour accompagner cette réforme, des projets ambitieux émergent, visant à renforcer la capacité de production énergétique de la SNEL. L’un de ces projets consiste à remettre en état le groupe G25, prévoyant d’ajouter 15 MW d’ici le premier trimestre 2026. Bien que modeste, cette initiative ouvre la voie vers des améliorations tangibles dans l’approvisionnement électrique.
Par ailleurs, la construction de centrales photovoltaïques se profile à l’horizon, visant à diversifier le mix énergétique national. En effet, la RDC possède un potentiel solaire immense, encore largement sous-exploité. Avec cette intégration de sources d’énergie renouvelable, la SNEL ne répondra pas uniquement aux besoins énergétiques croissants, mais s’engagera également pour une durabilité environnementale.
Enfin, la mise à niveau des groupes G23, G24 et G26 d’Inga II, apportant une augmentation potentielle de 216 MW, ainsi que le projet Inga III, qui mobilisera des ressources hydrauliques supplémentaires, sont des initiatives clés pour le futur. Ces projets visent à consolider la capacité de production à long terme, en adéquation avec l’essor démographique et industriel du pays.

Impacts Attendus et Perspectives d’Avenir
Les conséquences de cette réforme managériale et des projets associés pourraient transformer le paysage énergétique de la RDC. En stabilisant la gouvernance et en augmentant la production, le pays pourrait voir une nette diminution des coupures de courant, pénalisant tant les foyers que les entreprises. Une telle stabilité pourrait également attirer les investisseurs étrangers, séduits par un secteur énergétique plus robuste.
Par ailleurs, l’engagement à évaluer les performances des nouveaux dirigeants sera un pas vers une culture de responsabilité au sein de l’entreprise. Les spécialistes s’accordent à reconnaître que la transparence dans le recrutement et l’établissement de critères stricts de performance sont primordiaux pour garantir le succès durable de cette réforme.
Ainsi, la réforme managériale de la SNEL, couplée à des projets ambitieux d’amélioration de la production énergétique, pourrait dévoiler son potentiel. Cependant, il est crucial de suivre attentivement l’évolution de ces initiatives, tout en mesurant leur impact sur le terrain. La question reste posée : la SNEL parviendra-t-elle enfin à surmonter les défis qui l’entravent depuis trop longtemps, et à devenir un pilier de développement durable pour la République Démocratique du Congo ?