Défis de la gestion des déchets à Libreville

Un problème d’insalubrité croissant
À Libreville, la gestion des déchets constitue un défi majeur, accentué par une insalubrité omniprésente dans de nombreux quartiers. Les autorités locales, dirigées par le Général Jude Ibrahim Rapontchombo, ont observé une détérioration continue. Les déchets s’accumulent dans les rues, notamment autour des établissements scolaires. Ce phénomène ne se limite pas à une simple question d’esthétique ; il représente un véritable risque pour la santé publique, favorisant la propagation de maladies comme le paludisme et le choléra.
Au lycée d’Akebe-ville, les élèves expriment leur mécontentement face aux odeurs nauséabondes et aux dangers sanitaires qui menacent leur sécurité. Le manque de points de collecte adaptés aggrave la situation, poussant certains à abandonner leurs ordures dans des lieux inappropriés, tels que les clôtures d’écoles. Les riverains soulignent l’absence de régulation et de sensibilisation, facteurs clés d’un comportement écoresponsable.
Par ailleurs, la présence de personnes atteintes de troubles mentaux qui errent dans les rues contribue également à l’insalubrité. Ces individus dispersent les déchets, accentuant le problème. Avec un seul hôpital psychiatrique dans la ville, la prise en charge de cette population vulnérable devient un défi complexe, mêlant santé publique et gestion des déchets.

Initiatives et solutions proposées
Pour faire face à ces défis, la mairie de Libreville a lancé plusieurs initiatives. Le 5 mars 2025, une convention a été signée avec la société Clean Africa pour améliorer la gestion des ordures ménagères. Cette entente permet d’intégrer légalement les pré-collecteurs, leur offrant des conditions de travail réglementées. Clean Africa a désormais la responsabilité d’organiser le ramassage des déchets et d’établir des points de regroupement dans chaque arrondissement, avec un premier point inauguré dans le 6ème arrondissement.
Cette initiative vise aussi à garantir une rémunération juste pour les pré-collecteurs, basée sur un tarif forfaitaire par tonne collectée. Parallèlement, un numéro d’urgence (065 26 15 25) a été mis en place pour signaler les incivilités liées aux déchets, permettant à la brigade de lutte contre l’insalubrité d’intervenir rapidement. Des amendes allant de 500 à 500 000 FCFA sanctionnent les comportements inappropriés, tels que le dépôt illégal de déchets.
En outre, des caravanes de sensibilisation sont organisées pour éduquer les citoyens sur l’importance d’une gestion responsable des déchets. Ces efforts cherchent à encourager la participation des habitants à la préservation de leur environnement et à promouvoir des comportements écoresponsables.

Perspectives d’avenir et enjeux à long terme
Malgré les initiatives entreprises, la lutte contre l’insalubrité à Libreville exige une approche durable. Les autorités doivent renforcer les contrôles et sanctions tout en investissant dans des infrastructures de collecte et de traitement des déchets. Créer des points de collecte accessibles et stratégiquement situés est essentiel pour dissuader les citoyens d’adopter des solutions inappropriées.
Impliquer les citoyens dans la gestion des déchets est également crucial. Des programmes éducatifs à l’école, ainsi que des campagnes de sensibilisation, pourraient contribuer à modifier les mentalités et favoriser une culture de respect de l’environnement. Collaborer avec des ONG et des acteurs communautaires renforcerait encore ces efforts.
Enfin, l’inclusion des personnes vulnérables, comme les malades mentaux, doit figurer dans la stratégie globale de gestion des déchets. Cela implique une coordination efficace entre les services de santé et les autorités locales pour s’assurer que cette population reçoive le soutien nécessaire, tout en maintenant la propreté de la ville.
Les défis de la gestion des déchets à Libreville soulèvent des questions essentielles sur la responsabilité collective et l’engagement citoyen. Comment les habitants peuvent-ils contribuer à un environnement plus sain ? Quelles autres mesures doivent être envisagées pour garantir une ville propre et durable ? Ces interrogations méritent d’être examinées pour bâtir un avenir meilleur pour Libreville.