Accidents de la route en Côte d’Ivoire : Analyse et Solutions

Un constat alarmant des accidents de la route
La Côte d’Ivoire traverse une crise routière sans précédent. Les derniers rapports de la commission technique spéciale, chargée de la suspension et du retrait des permis de conduire, en témoignent. Lors de sa réunion du 26 février 2025, cette commission a examiné 40 dossiers de chauffeurs indélicats, dont 16 étaient liés à des accidents mortels, entraînant 20 décès. Ces statistiques révèlent une réalité tragique : la sécurité routière est désormais une préoccupation majeure pour les autorités et la population.
Des infractions comme l’excès de vitesse, le non-respect des feux tricolores et la conduite en état d’ivresse aggravent cette situation alarmante. Oumar Sacko, directeur général des Transports Terrestres et de la Circulation, a souligné que ces accidents impactent l’indice de développement du pays. En effet, les accidents de la route coûtent environ 7% du PIB annuel, une somme considérable qui pourrait être réinvestie dans d’autres secteurs vitaux pour le développement national.
En 2022, la Côte d’Ivoire a enregistré 16 790 accidents, avec une moyenne quotidienne alarmante de 37 en 2023. Les accidents impliquant des engins à deux et trois roues représentent entre 45 et 50% des accidents, ainsi que 37% des décès. Face à cette situation désastreuse, les autorités sont contraintes d’adopter des mesures drastiques pour tenter de remédier à cette crise.

Les mesures de sécurité routière envisagées
En réponse à cette situation critique, le gouvernement ivoirien a décidé d’interdire les engins à deux et trois roues sur le boulevard Houphouët-Boigny d’ici le 31 mars 2025. Annoncée par Oumar Sacko le 4 mars 2025, cette décision vise à diminuer le nombre d’accidents sur cette artère très fréquentée. Les engins à deux roues, souvent impliqués dans des accidents graves, seront déviés vers des voies annexes, accompagnés de l’installation de panneaux de signalisation spécifiques pour guider les usagers.
Des campagnes de sensibilisation à la conduite responsable seront également mises en place. La prévention est essentielle pour changer les comportements des conducteurs. Informer le public sur les dangers de la vitesse, de l’alcool au volant et du non-respect des règles de circulation pourrait aider à réduire le nombre d’accidents. Les experts en sécurité routière insistent sur l’importance d’éduquer les jeunes conducteurs, souvent victimes dans ces tragédies.
De plus, la suspension des permis de conduire pour les chauffeurs indélicats figure parmi les mesures envisagées. En renforçant les sanctions, les autorités espèrent dissuader les comportements à risque. La mise en place de contrôles routiers réguliers et de radars automatiques pourrait également être envisagée pour surveiller la vitesse et le respect des feux tricolores.

Vers une culture de la sécurité routière
Pour véritablement changer la donne, il est crucial d’installer une culture de la sécurité routière en Côte d’Ivoire. Cela implique un engagement collectif des autorités, des conducteurs, et de la société civile. Les accidents de la route ne sont pas qu’un problème de circulation, mais un enjeu de santé publique et de développement économique. Les pertes humaines et les coûts associés aux soins médicaux des blessés, s’élevant à près de 200 milliards de CFA entre 2011 et 2021, doivent être pris en compte.
Les exemples d’autres pays qui ont réussi à réduire leurs taux d’accidents routiers peuvent servir de modèle. Des pays comme la Suède et les Pays-Bas ont adopté des politiques de sécurité routière efficaces, axées sur l’éducation, l’infrastructure et la réglementation. En Côte d’Ivoire, il est impératif de prendre une approche similaire, en intégrant des solutions innovantes et en impliquant tous les acteurs concernés.
La question demeure : jusqu’où les autorités ivoiriennes sont-elles prêtes à aller pour garantir la sécurité de tous sur les routes ? Les mesures prises jusqu’à présent sont-elles suffisantes pour inverser la tendance ? Répondre à ces questions déterminera l’avenir de la sécurité routière en Côte d’Ivoire et, par conséquent, le bien-être de sa population.


