Évolution de la production d’or en Côte d’Ivoire

Une croissance exponentielle depuis 2011
Depuis 2011, la Côte d’Ivoire a connu une révolution dans son secteur aurifère. La production d’or est passée de niveaux modestes à plus de 50 tonnes en 2023, selon le Groupement professionnel des miniers de Côte d’Ivoire (GPMCI). Cette ascension fulgurante résulte d’une combinaison d’investissements étrangers croissants, de l’amélioration des infrastructures et d’un cadre réglementaire plus favorable.
Jean-Claude Diplo, président du GPMCI, a déclaré que le pays ambitionne de produire 62 tonnes d’or en 2025 et 58 tonnes en 2024. Ces objectifs témoignent clairement de la volonté de la Côte d’Ivoire de devenir l’un des leaders de la production aurifère en Afrique. Le ministre des Mines, Mamadou Sangafowa Coulibaly, a annoncé que le pays pourrait atteindre une production annuelle de 100 tonnes d’or dans les cinq prochaines années, une avancée qui transformerait l’économie ivoérienne.
Pour atteindre ces objectifs, plusieurs grandes mines sont actuellement en exploitation ou en construction. La mine de Koné, dont l’ouverture est prévue en 2027, est particulièrement prometteuse, avec une capacité de production estimée à 349 000 onces d’or par an. D’autres projets comme ceux de Lafigué, Abujar et Séguéla sont également en phase d’exploration, renforçant ainsi les perspectives de croissance du secteur.

Impact économique et social de l’industrie aurifère
L’essor de la production d’or en Côte d’Ivoire engendre des retombées économiques majeures. Endeavour Mining, un acteur clé du secteur, a rapporté une production de 1,103 million d’onces en 2024, avec un coût de maintien de 1 218 USD par once. Cette entreprise a contribué à hauteur de 1,3 trillion FCFA (environ 2,2 milliards USD) à l’économie ivoirienne via impôts, dividendes et redevances.
De plus, Endeavour Mining a favorisé des achats auprès de fournisseurs nationaux à hauteur de 809 milliards FCFA (1,3 milliard USD), représentant 82 % de ses dépenses d’approvisionnement. Cette dynamique a permis de créer près de 13 491 emplois directs et indirects en 2024, tout en investissant 13,7 milliards FCFA (22,1 millions USD) dans des initiatives sociales. Ces chiffres illustrent l’impact positif notable de l’industrie aurifère sur les revenus locaux et l’amélioration des conditions de vie.
Michel Bictogo, président du conseil des membres d’honneur du GPMCI, a indiqué que la contribution du secteur minier au PIB ivoirien est passée de 2 % à 4 % en dix ans. Il espère doubler cette part dans la prochaine décennie grâce à un cadre attractif et de nouvelles découvertes. Cette évolution est cruciale pour le développement économique, permettant à la Côte d’Ivoire de diversifier ses sources de revenus et de réduire sa dépendance à l’égard de l’agriculture.

Défis et perspectives d’avenir
Malgré ces avancées, le secteur aurifère fait face à divers défis. Un cadre réglementaire stable et transparent est essentiel pour attirer des investissements supplémentaires. Comme l’a souligné Bictogo, un dialogue constructif entre les acteurs du secteur et le gouvernement est indispensable pour favoriser un environnement de croissance.
Par ailleurs, la durabilité des pratiques d’exploitation minière pose un enjeu crucial. Les préoccupations environnementales et sociales doivent être prises en compte, afin d’éviter des conflits avec les communautés locales et de préserver les écosystèmes. Les entreprises sont appelées à adopter des pratiques responsables, garantissant que les bénéfices de l’exploitation profitent à tous.
À l’horizon 2025, la Côte d’Ivoire pourrait s’imposer comme un acteur incontournable sur le marché de l’or en Afrique. Toutefois, pour concrétiser cet objectif, il est impératif de surmonter les défis et de mettre en œuvre des stratégies efficaces. L’engagement de toutes les parties – gouvernements, entreprises et communautés – sera déterminant pour un développement durable et inclusif du secteur aurifère.