Dans un contexte de transition politique et économique, les récentes déclarations du ministre gabonais du Travail et de la Lutte contre le Chômage, Adrien Nguema MBA, ont fait l’objet d’une vive polémique. En affirmant que « nous sommes un pays minier et je peux vous assurer qu’en ce moment nous n’avons pas de jeunes compatriotes qualifiés pour occuper ces fonctions », le responsable occulte la réalité d’un Gabon en pleine mutation et la richesse d’un vivier de talents insoupçonnés.
Une vision réductrice face à une réalité multiple

Il est indéniable que le Gabon est historiquement reconnu pour ses ressources minières. Toutefois, réduire l’ensemble de son potentiel à un seul secteur revient à occulter l’émergence d’une jeunesse ambitieuse et diversifiée. Dans des domaines aussi variés que la technologie, l’entrepreneuriat, la culture ou encore l’écologie, les jeunes Gabonais ne se contentent plus de suivre un modèle traditionnel. Ils innovent, créent et imaginent des solutions adaptées aux défis contemporains. En ignorant cette dynamique, le ministre semble passer à côté d’un levier essentiel pour l’avenir du pays.
Le potentiel inexploité d’une jeunesse éclairée
De nombreux observateurs, experts et acteurs économiques rappellent aujourd’hui que le Gabon possède un capital humain en pleine expansion. Les initiatives privées et publiques, conjuguées à une formation de plus en plus accessible, témoignent d’un renouveau des compétences. Les jeunes, formés aux technologies de l’information, aux sciences de l’ingénieur et aux métiers créatifs, redéfinissent le paysage professionnel gabonais. Leur dynamisme s’inscrit dans une ambition collective de modernisation et de diversification de l’économie nationale.
Un discours qui freine l’ambition nationale

Les propos de M. Nguema MBA résonnent comme un coup porté à l’espoir et à l’initiative des jeunes. L’affirmation selon laquelle il n’existerait « pas de jeunes compatriotes qualifiés » est non seulement déconnectée des réalités du terrain, mais elle risque également de décourager ceux qui œuvrent pour un changement positif. Ce discours, perçu par beaucoup comme rétrograde, contraste avec la vision de plusieurs leaders d’opinion africains qui prônent la valorisation et l’investissement dans la jeunesse comme pilier central du développement.
Vers une nouvelle ère pour le Gabon
Si l’on en croit les témoignages d’entrepreneurs, de formateurs et d’experts locaux, le Gabon est en train de construire une nouvelle identité économique et sociale. Il est urgent que les responsables politiques adoptent une approche plus inclusive, reconnaissant le potentiel d’innovation et de créativité de la jeunesse. En misant sur l’éducation, la formation continue et l’accompagnement des initiatives locales, le pays pourra non seulement diversifier son économie, mais également renforcer sa compétitivité à l’échelle régionale et mondiale.
Un appel à la mobilisation collective
Face aux déclarations qui minimisent le rôle de la jeunesse gabonaise, il est temps pour les acteurs de la société civile, du secteur privé et des institutions éducatives de s’unir pour démontrer que le talent ne se mesure pas uniquement à des critères sectoriels traditionnels. La modernisation du Gabon passe par une redéfinition des standards de qualification et par une réelle reconnaissance des compétences issues d’un système en pleine évolution.
En définitive, la jeunesse gabonaise incarne bien plus qu’un simple réservoir de main-d’œuvre : elle est le symbole d’un renouveau, d’une résilience et d’une ambition collective qui, à terme, feront du Gabon un pays innovant, diversifié et prospère. Les propos du ministre, loin de refléter la réalité, doivent servir d’impulsion pour repenser les politiques de formation et d’insertion, afin de donner à chaque jeune l’opportunité de contribuer pleinement à l’essor national.