Impartialité et influence de l’Acer sur les élections gabonaises

Contexte et création de l’Acer
Le 26 février 2025, Hermann Immongault, ministre de l’Intérieur du Gabon, a révélé la composition de l’Autorité de contrôle des élections et du référendum (Acer). Cet organisme a pour mission d’assurer la transparence et l’équité des élections à venir. Cette annonce survient dans un climat politique tendu, alors que de nombreux doutes persistent quant à la capacité du gouvernement de transition à organiser des élections libres et justes. Avec ses neuf membres, l’Acer a été mise en place pour superviser le scrutin, mais la question de son impartialité se pose rapidement.
Sa mission est claire : veiller à ce que le scrutin du 12 avril 2025 soit « parfait, incontestable, libre, transparent, démocratique et accepté par tous ». Cependant, les liens de certains membres avec le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), dirigé par le potentiel candidat Brice Clotaire Oligui Nguema, soulèvent des interrogations. Des figures comme Marius Ndong Ondo et Ange Nkoghe, anciens du Centre gabonais des élections (CGE), ainsi que Jean Minko, ex-président de commissions électorales, sont sous le feu des critiques en raison de leur proximité avec le pouvoir.
Face à ces éléments, la capacité de l’Acer à agir indépendamment est mise en question. Des experts comme le professeur Daniel Franck Idiata mettent en garde contre les implications de ces relations politiques sur l’intégrité du processus électoral. Bien qu’elle puisse sembler être un progrès, la création de l’Acer est ternie par des doutes sur sa véritable impartialité.

Les membres de l’Acer et leurs liens politiques
La composition de l’Acer révèle les enjeux politiques sous-jacents au Gabon. Les membres tels que Lydie Mamiaka et Marius Bondji Chamba, ayant des liens familiaux et politiques avec l’ancien parti au pouvoir, le Parti démocratique gabonais (PDG), soulèvent des préoccupations. La suspicion de partialité pourrait miner la confiance des électeurs dans le processus électoral.
Les critiques ne se limitent pas aux membres affiliés au CTRI. D’autres personnalités, comme le professeur Idiata, proche de la Première dame, ajoutent une dimension complexe à la question de l’impartialité. Ces connexions renforcent l’idée que l’Acer pourrait être influencée par des intérêts politiques, compromettant ainsi son rôle de garant de l’équité électorale.
Notons que l’impartialité d’une institution telle que l’Acer dépend non seulement de la réputation de ses membres, mais également de la perception qu’ont les citoyens. Si la population juge l’Acer partiale, cela peut entraîner un désengagement civique et une contestation des résultats, menaçant ainsi la démocratie gabonaise.

Conséquences sur le processus électoral et perspectives d’avenir
Les doutes concernant l’impartialité de l’Acer pourraient engendrer des répercussions majeures sur le processus électoral gabonais. Si les électeurs estiment que l’institution ne peut garantir un scrutin équitable, la participation pourrait en souffrir. Dans un climat déjà tendu, la méfiance envers les institutions électorales pourrait mener à des manifestations et des contestations.
Le scrutin du 12 avril 2025 sera un véritable test pour l’Acer. Les résultats détermineront non seulement la légitimité du nouveau gouvernement, mais également l’efficacité de l’Acer dans sa mission. Si elle réussit à prouver son impartialité, la confiance des citoyens envers le processus démocratique pourrait être restaurée. À contrario, des accusations de partialité risqueraient d’entraîner le pays dans une crise politique profonde.
En résumé, l’Acer se trouve à un carrefour déterminant. Son aptitude à agir de façon indépendante et à gagner la confiance des électeurs sera cruciale pour l’avenir politique du Gabon. Les questions d’impartialité et de pressions politiques demeurent au cœur des préoccupations, et seul le temps révèlera si l’Acer saura relever les défis qui l’attendent.