Le Gabon : Pionnier de la Coopération Culturelle en Afrique Centrale

Un Engagement Historique pour la Protection du Patrimoine
Le Gabon, par son engagement pour la sauvegarde de son patrimoine culturel, s’affirme comme un acteur essentiel en Afrique centrale. En ratifiant en 2022 la Convention de la Haye de 1954 ainsi que ses deux protocoles, il illustre sa détermination à protéger ses biens culturels, consciente des défis posés par les conflits armés. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique où de nombreux pays africains font face à des problématiques similaires, d’où l’urgence d’une coopération régionale accrue.
Lors d’un atelier de réflexion sur la protection des biens culturels, la ministre de la Culture et des Arts, Armande Longo épse Moulengui, a souligné l’importance de cette démarche. Cet événement, soutenu par l’UNESCO, a réuni des experts et des représentants de plusieurs États d’Afrique centrale pour formuler des stratégies de sauvegarde. En désignant cinq sites avec le Bouclier bleu, le Gabon prend des mesures concrètes pour préserver ses biens culturels en temps de crise, soulignant ainsi son rôle de leader dans la région.
Un cadre légal et institutionnel solide est indispensable pour établir des normes communes entre les pays voisins. En partageant ses expériences et ses avancées, le Gabon inspire d’autres nations à adopter des politiques semblables, créant ainsi un réseau de protection du patrimoine culturel à l’échelle régionale.

Renforcement des Capacités et Partage des Connaissances
L’un des principaux objectifs de l’atelier à Libreville était de renforcer les capacités des forces de défense et des entités administratives de la sous-région. En effet, la protection du patrimoine culturel nécessite une formation appropriée des acteurs locaux. La ministre Longo a insisté sur le soutien nécessaire aux pays voisins dans leurs efforts de sauvegarde, affirmant que la coopération doit se concrétiser par des actions tangibles.
Thiery Nzamba Nzamba, administrateur de programme de l’UNESCO à Libreville, a réaffirmé l’engagement de l’organisation à faciliter la mise en œuvre de la convention au niveau régional. Cela comprend le partage de meilleures pratiques et de ressources indispensables pour faire face aux défis posés par les conflits. Grâce à une coopération étroite avec des experts internationaux tout en intégrant les connaissances locales, le Gabon et ses partenaires peuvent élaborer des stratégies adaptées à chaque contexte national.
Ce partage de connaissances prend tout son sens dans un environnement où les menaces sur le patrimoine culturel se font de plus en plus pressantes. Les discussions lors de cet atelier ont permis d’identifier des besoins spécifiques ainsi que des solutions innovantes pour la protection des biens culturels en période de crise.

Une Vision pour l’Avenir : Patrimoine et Développement Durable
Au-delà d’une protection immédiate, le Gabon adopte une vision à long terme liant la sauvegarde de son héritage culturel à des objectifs de développement durable. À la 13ᵉ Conférence des ministres de la Culture du monde islamique à Djeddah, la ministre Longo a plaidé pour un renforcement des échanges culturels entre les États membres, mettant en avant le rôle fondamental de la culture dans le développement économique et social.
Le Gabon envisage également d’inscrire deux sites, le Parc national de Loango et la Mission de Sainte-Anne du Fernan-Vaz, au Patrimoine du Monde Islamique. Cette initiative vise à valoriser son héritage culturel et naturel tout en augmentant sa visibilité sur la scène internationale. En intégrant le patrimoine culturel aux stratégies de développement, le Gabon démontre que la protection de l’héritage culturel peut également être un levier pour la croissance économique.
Cette vision intégrative de la culture comme vecteur de développement durable pourrait servir de modèle pour d’autres pays de la région. En favorisant des échanges culturels enrichissants et en préservant son patrimoine, le Gabon se positionne comme un acteur majeur dans la promotion de la coopération régionale.
À travers ses initiatives et son engagement, le Gabon montre qu’il est possible de concilier protection du patrimoine culturel et développement durable. Alors que les défis se multiplient, comment les autres pays d’Afrique centrale peuvent-ils s’inspirer de cette démarche pour renforcer leur propre patrimoine culturel ? La coopération régionale est-elle véritablement la clé pour faire face aux menaces pesant sur notre héritage commun ?