Recrutement à CAMTEL : Une critique acerbe

Les pratiques de recrutement dénoncées
Léon Theiller Onana, conseiller municipal du RDPC, a récemment exprimé des préoccupations majeures concernant les méthodes de recrutement de Cameroon Telecommunications (CAMTEL). Dans une tribune percutante publiée le 26 février 2025, il qualifie ces pratiques de « pompe à fric pour élite » et de « racket des jeunes chômeurs ». L’exigence de frais d’étude de dossier est perçue comme une humiliation pour les jeunes diplômés, notamment ceux issus des filières de télécommunications.
Onana insiste sur le fait que cette exigence financière constitue un obstacle majeur pour de nombreux candidats qualifiés. Beaucoup d’entre eux se retrouvent ainsi exclus du processus de recrutement à cause de leur situation économique précaire. Dans un pays où le taux de chômage des jeunes est déjà alarmant, le coût d’accès à ces emplois devient insurmontable pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’acquitter de ces frais.
Parallèlement, il dresse un parallèle saisissant avec certaines pratiques corrompues des ministres, qui détournent des fonds destinés à l’éducation et à la santé. Cette corruption systémique laisse les jeunes dans une vulnérabilité extrême, les privant d’opportunités dans un marché du travail déjà hostile.

Les conséquences sur les jeunes diplômés
Les critiques d’Onana vont au-delà d’une simple dénonciation des pratiques de CAMTEL. Elles révèlent les conséquences désastreuses de ces méthodes sur les jeunes diplômés camerounais. Tandis que des entreprises concurrentes comme Orange et MTN investissent dans des programmes de formation, CAMTEL semble privilégier une approche axée sur l’exploitation financière.
Cette dynamique pousse de nombreux talents à envisager l’exil pour trouver de meilleures opportunités à l’étranger. Des jeunes débordants d’ambition se voient contraints de quitter leur terre natale pour réaliser leurs aspirations professionnelles. Ce phénomène d’exode des cerveaux soulève de vives inquiétudes quant à l’avenir économique du Cameroun. La fuite des talents ne fait qu’aggraver la crise de l’emploi et nuit à la compétitivité nationale.
En outre, cette situation engendre un climat de méfiance vis-à-vis des institutions publiques et des entreprises locales. Les jeunes, appelés à être les moteurs de l’innovation, se sentent trahis par un système qui favorise avant tout les intérêts d’une élite. Cette perception pourrait entraîner un désengagement civique et affaiblir la confiance dans les structures étatiques, compromettant ainsi la cohésion sociale et le développement durable du pays.

Appel à l’action et perspectives d’avenir
Face à cette situation préoccupante, Léon Theiller Onana appelle à une prise de conscience collective et à un changement radical des pratiques de recrutement au sein de CAMTEL. Il exhorte les autorités à interdire les frais de dossier et à adopter des politiques inclusives qui garantissent l’accès à l’emploi pour tous les jeunes diplômés, quelle que soit leur situation financière.
Les entreprises, publiques ou privées, doivent impérativement adopter une approche éthique et responsable dans leurs processus de recrutement. En investissant dans la formation des jeunes, elles peuvent non seulement contribuer à réduire le chômage, mais aussi stimuler la compétitivité du pays. La mise en place de partenariats avec les universités et de programmes de mentorat pourrait soutenir davantage les jeunes talents.
À présent, la question demeure : le Cameroun saura-t-il tirer les leçons de cette crise et mettre en œuvre les réformes nécessaires pour assurer un avenir meilleur à sa jeunesse ? Les jeunes diplômés méritent des opportunités équitables et un environnement propice à leur épanouissement. La responsabilité incombe aux décideurs politiques et aux acteurs économiques d’œuvrer pour que ces aspirations ne restent pas lettre morte.