Kabila serait derrière le phénomène Mobondo pour “déstabiliser Kinshasa”
Bandundu, RDC – La tension politique en République démocratique du Congo vient de franchir un nouveau cap avec des accusations explosives portées par Jean-Pierre Bemba contre l’ancien président Joseph Kabila. En déplacement dans la province du Kwilu, le vice-Premier ministre et ministre de la Défense a directement mis en cause son prédécesseur dans l’instabilité causée par le phénomène Mobondo, un groupe armé impliqué dans des violences communautaires dans le Grand Bandundu.
« Depuis que je connais le Grand Bandundu, je n’ai jamais appris que deux tribus qui se côtoient s’entretuent. J’étais ministre de la Défense, nous avions arrêté ces gens-là et les avions interrogés. Ils ont tout avoué et cité le nom de l’ancien président de la RDC. C’est Joseph Kabila qui est derrière tout ça. Il l’a fait dans le but de déstabiliser Kinshasa », a déclaré Bemba devant un parterre de notables et de membres des forces de sécurité.
Le phénomène Mobondo, une menace persistante

Depuis plusieurs mois, le phénomène Mobondo est au cœur des tensions dans le Grand Bandundu. Présenté comme une milice communautaire composée d’individus issus majoritairement des communautés Teke et Yaka, ce groupe est accusé de mener des attaques meurtrières contre des villages et des forces de sécurité dans les provinces du Kwilu, du Maï-Ndombe et même en périphérie de Kinshasa.
Le gouvernement congolais a multiplié les opérations militaires pour tenter d’éradiquer cette menace, mais les violences persistent, alimentant des soupçons sur d’éventuelles manipulations politiques en coulisses.
Une attaque frontale contre Kabila

En accusant directement Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba relance les hostilités politiques dans un contexte déjà tendu à l’approche des prochaines échéances électorales. L’ancien président, au pouvoir de 2001 à 2019, a toujours été l’objet de critiques sur son rôle dans la gestion sécuritaire du pays, mais c’est la première fois qu’il est publiquement accusé d’être à l’origine d’une milice active après son départ du pouvoir.
Pour l’instant, le camp de Joseph Kabila n’a pas officiellement réagi à ces accusations. Toutefois, des proches de l’ancien président dénoncent une « diversion politique » visant à masquer les échecs du gouvernement actuel dans la gestion de la crise sécuritaire.
Vers une intensification des tensions politiques ?

Les déclarations de Jean-Pierre Bemba risquent d’envenimer davantage le climat politique congolais. Alors que Kinshasa fait face à des défis multiples – insécurité à l’Est, tensions économiques et contestation sociale – cette nouvelle escalade verbale pourrait raviver les fractures politiques entre le pouvoir en place et l’entourage de Joseph Kabila, toujours influent sur la scène nationale.Reste à voir si ces accusations seront suivies d’une enquête officielle ou si elles resteront au stade de la rhétorique politique dans un pays où les rivalités entre anciens et nouveaux dirigeants continuent de façonner l’avenir du Congo. https://actualite.cd/index.php/2025/02/24/au-moins-9-miliciens-mobondo-tues-lors-des-affrontements-avec-larmee-kwamouth-et-maluku