Samuel Eto’o et le Devoir de Mémoire
Réaction aux Propos d’Elimbi Lobe
La récente déclaration d’Abel Elimbi Lobe, qui a traité Ernest Ouandie de « bandit » tout en minimisant son rôle de nationaliste révolutionnaire, a engendré une vive réaction de Samuel Eto’o. Dans un message publié sur Facebook le 24 février 2025, Eto’o a martelé l’importance de reconnaître et de célébrer les héros du Cameroun, affirmant que le pays se doit de se souvenir de ceux qui ont combattu pour son indépendance. Cette position témoigne des tensions persistantes dans le discours national concernant les figures historiques et leur héritage.
En appelant Ouandie un « bandit », Elimbi Lobe semble négliger le contexte historique complexe dans lequel évoluaient ces figures. Ouandie, à l’instar d’autres leaders nationalistes comme Rudolf Douala Manga Bell et Ruben Um Nyobe, a été essentiel dans la lutte pour l’indépendance du Cameroun. Réagissant à cette simplification, Eto’o rappelle que ces personnages méritent d’être célébrés pour leur engagement et leur sacrifice, et non réduits à des étiquettes simplistes.
Cette divergence d’opinion met en lumière une fracture dans la perception de l’histoire nationale. Si Elimbi Lobe adopte une vision réductrice, Eto’o prône au contraire une compréhension nuancée et respectueuse des luttes passées. Il s’affirme ainsi comme un défenseur de la mémoire collective du Cameroun, plaidant pour un devoir de mémoire essentiel à l’identité nationale.
L’Importance du Devoir de Mémoire
Samuel Eto’o souligne que le « devoir de mémoire » est fondamental pour l’identité nationale camerounaise. Se souvenir des héros du passé est, pour lui, une obligation morale, un acte de reconnaissance envers les générations futures. En mettant en avant des figures telles que Martin Paul Samba et Ernest Ouandie, il rappelle que leur sacrifice a été déterminant pour l’indépendance du Cameroun et que leur héritage doit être transmis aux jeunes.
Ce devoir de mémoire prend une importance particulière aujourd’hui, à une époque où les jeunes peuvent se sentir déconnectés des luttes qui ont façonné leur pays. Eto’o insiste sur la nécessité de célébrer ces héros pour renforcer le sentiment d’appartenance et de fierté nationale. La mémoire collective est cruciale pour bâtir une identité nationale solide, à même de faire face aux défis contemporains.
En évoquant également ces figures historiques, Eto’o appelle à une réflexion plus large sur l’enseignement et la perception de l’histoire au Cameroun. La connaissance du passé est essentielle, non seulement pour comprendre les enjeux actuels, mais encore pour envisager un futur meilleur. Ainsi, son message transcende la simple célébration des héros ; il appelle à une réévaluation des valeurs et des priorités nationales.
Un Appel à l’Action
La déclaration de Samuel Eto’o constitue un véritable appel à l’action pour les Camerounais, les incitant à s’engager activement dans la préservation de leur histoire. En mettant en lumière l’importance de célébrer les héros nationaux, il remet en question la tendance à idolâtre des figures étrangères au détriment de celles qui ont véritablement façonné le pays. Dans un monde globalisé, cette perspective est particulièrement pertinente, car elle aide à lutter contre la dilution des identités nationales.
Eto’o appelle aussi à réfléchir à la façon dont les jeunes générations peuvent s’approprier cet héritage. Les institutions éducatives et culturelles ont un rôle crucial à jouer dans la transmission de cette mémoire. Cela pourrait se traduire par des programmes éducatifs, des expositions ou des événements commémoratifs, mettant en valeur les contributions des héros nationaux.
En somme, une question se pose : comment le Cameroun peut-il s’assurer que l’héritage de ses héros ne s’efface pas ? La réponse réside dans un engagement collectif à célébrer et à transmettre cette mémoire, bâtissant ainsi une identité nationale forte et unie. Le message de Samuel Eto’o résonne alors comme un cri de ralliement pour une nation qui doit se souvenir de son passé pour mieux envisager son avenir.
