23 février 2025 – Kinshasa
L’ancien Chef d’État et sénateur à vie de la République Démocratique du Congo, Joseph KABILA, a déclenché une onde de choc dans l’opinion publique ce dimanche, via une tribune libre diffusée par son équipe. Dans un discours incisif et sans concession, il dresse un constat amer des dérives actuelles du régime en place et appelle à une prise de conscience collective face à ce qu’il qualifie de « recul démocratique ».
Des violations de la Constitution et des droits humains au cœur de la polémique

Joseph KABILA n’a pas mâché ses mots pour dénoncer ce qu’il perçoit comme des attaques systématiques contre la Constitution et les droits fondamentaux des Congolais. Il pointe du doigt les massacres perpétrés par les forces de l’ordre sous le régime de TSHISEKEDI, affirmant qu’aucune simple négociation avec le Rwanda ni victoire militaire contre le M23 ne sauraient mettre fin à ces exactions. Pour lui, ces maux sont enracinés dans un système autoritaire qui ne saurait être réparé par des solutions superficielles.
Une critique virulente de l’approche régionale et de l’ingérence internationale

Dans sa tribune, l’ancien dirigeant ne se contente pas d’une critique intérieure. Il remet en cause l’attitude de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), estimant que cette organisation devrait impérativement prendre en compte les réclamations légitimes du peuple congolais. Selon KABILA, le soutien militaire apporté à un régime qu’il décrit comme dictatorial – notamment par l’envoi de troupes et l’afflux d’équipements – ne fait qu’alimenter une logique de pouvoir au détriment de la démocratie, de la paix et de la stabilité dans tout le pays.
Par ailleurs, il s’interroge sur le rôle de l’Afrique du Sud, reconnue pour ses valeurs humanistes, qui, selon lui, risque de cautionner une intervention inadaptée en RDC. « Le monde observe, et il attend de voir si nos partenaires continueront à soutenir un régime qui musèle l’opposition et nie les aspirations de son peuple », déclare-t-il.
Le conflit congolais : bien au-delà du M23 et des rivalités transfrontalières

L’ombre persistante du conflit dans l’est de la RDC ne peut être réduite à un simple affrontement entre le gouvernement et le M23. Pour Joseph KABILA, le problème est bien plus complexe. Il critique la tendance à présenter le M23 comme un simple proxy étranger, dénué de revendications légitimes, et rejette l’hypothèse d’un conflit exclusivement bipolaire opposant la RDC au Rwanda. « La paix exige une approche globale qui prenne en compte la pluralité des groupes armés et les causes profondes de cette crise », affirme-t-il.
Des élections frauduleuses et la consolidation d’un pouvoir autoritaire

Autre volet de son plaidoyer, l’ancien Président attaque avec véhémence les élections de décembre 2023, qu’il qualifie de frauduleuses et en totale contradiction avec les normes juridiques et internationales. Selon lui, ces scrutins, loin de renforcer la légitimité de l’actuel chef de l’État, ont pour effet de fragiliser l’opposition et de légitimer les manœuvres de Félix Tshisekedi, qui envisagerait désormais de modifier la Constitution pour pérenniser son emprise sur le pouvoir.
Il décrit ainsi un régime qui opère une censure déguisée, muselant toute voix dissidente par l’intimidation, les arrestations arbitraires, les exécutions sommaires et l’exil forcé de figures politiques, médiatiques et religieuses. Pour KABILA, ces dérives marquent un tournant dramatique, un recul démocratique inacceptable après des années d’efforts pour construire une gouvernance plus juste et transparente.
Conclusion : Un appel à l’éveil et à l’action citoyenne
La tribune de Joseph KABILA se présente comme un vibrant appel à la mobilisation et à la vigilance citoyenne. Dans un contexte où les dérives autoritaires semblent s’enraciner, l’ancien Président et sénateur à vie exhorte non seulement les acteurs nationaux, mais également la communauté internationale, à repenser leur soutien afin de promouvoir véritablement la démocratie, la paix et la stabilité en RDC.
À l’heure où l’avenir du pays se joue sur fond de tensions et de controverses, le message de KABILA résonne comme une invitation à un dialogue plus profond et à une remise en question des choix politiques qui déterminent le destin de la nation congolaise.