Par Prince Bertoua
Ce samedi, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a marqué les esprits lors d’une allocution retentissante devant sa majorité. Dans un discours empreint de la verve caractéristique des grands orateurs africains, il a dévoilé sa vision d’un combat historique contre un système profondément enraciné, révélant ainsi les dessous d’un silence maintenu depuis trois décennies.
« J’ai compris que le combat va être rude et terrible. Le Rwanda n’est pas seul et ce silence pendant 30 ans qui a été gardé, ce n’est pas par hasard, ce n’est pas parce que Kagame est le plus beau des hommes, c’est tout simplement parce qu’il y a tout un système derrière, et là nous sommes occupés à déboulonner ce système. »
Ces mots, lancés avec une détermination sans faille, résonnent comme un appel à la lucidité et à l’action. Pour le chef de l’État, le conflit qui se profile ne saurait se réduire à une simple rivalité personnelle ou à une lutte d’influences isolées. Il s’agit ici de démanteler une structure historique qui, au fil des années, a nourri des équilibres fragiles et souvent opaques dans la région des Grands Lacs.
Une critique cinglante du statu quo

Félix Tshisekedi ne ménage pas ses mots en évoquant l’héritage d’un silence complice, celui d’un système qui, depuis 30 ans, a permis de dissimuler des enjeux bien plus vastes que ceux d’un seul dirigeant. En évoquant notamment le rôle joué par le Rwanda, il rappelle que les dynamiques politiques et économiques de notre continent sont souvent façonnées par des forces invisibles et interconnectées. L’allocution de ce samedi semble ainsi constituer un tournant, une volonté affichée de sortir de l’ombre des non-dits pour faire la lumière sur des pratiques politiques qui ont longtemps perduré.
Un appel à la déconstruction d’un système

La formule incisive « ce n’est pas parce que Kagame est le plus beau des hommes » souligne avec ironie le danger de se laisser séduire par le charisme ou l’image d’un leader sans pour autant examiner les structures qui le soutiennent. Pour Tshisekedi, la véritable force réside dans la capacité à remettre en question et à déboulonner un système qui, sous couvert de respectabilité, a su instaurer et perpétuer un climat de silence et de complicité. Ce faisant, il invite non seulement ses concitoyens mais aussi l’ensemble des acteurs de la scène régionale à repenser les bases mêmes du pouvoir.
Perspectives régionales et enjeux futurs

L’annonce du président congolais intervient à un moment où la région des Grands Lacs est le théâtre de tensions persistantes et d’enjeux géopolitiques majeurs. Les débats autour de la gouvernance, de la justice et de la réconciliation ne cessent de rappeler que l’histoire de notre continent est intimement liée à des systèmes de pouvoir qui exigent aujourd’hui d’être revisités. Dans ce contexte, l’appel de Tshisekedi à « déboulonner ce système » résonne comme un défi lancé à tous ceux qui aspirent à une Afrique où la transparence et l’équité pourraient enfin prévaloir.
En conclusion, cette déclaration, aussi acerbe qu’invective, marque une étape décisive dans la quête d’un renouveau politique. Elle incarne l’esprit d’un continent en pleine mutation, prêt à affronter les démons du passé pour bâtir l’avenir. Seul le temps dira si ce combat, annoncé comme rude et terrible, ouvrira la voie à une transformation profonde des rapports de force en Afrique. https://actualite.cd/2025/02/22/rdc-tshisekedi-annonce-un-remaniement-gouvernemental-et-un-recentrage-de-lunion-sacree