Inefficacité des Services de Sécurité Camerounais

Un Constat Alarmant : La Découverte du Charnier de Sikoum
La découverte d’un charnier à Sikoum, près d’Edea, révèle une réalité troublante sur la sécurité au Cameroun. Le 19 février 2025, le journaliste Paul Mahel a rapporté la trouvaille de onze squelettes et quatre corps en décomposition, sans réaction adéquate des autorités. Cette situation soulève de graves interrogations sur l’efficacité des forces de l’ordre, qui semblent incapables de gérer des crises aussi sérieuses.
Les critiques montent, notamment de Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), qui dénonce le silence des autorités face à cette tragédie. Kamto a souligné que cette découverte soulève des questions sur les disparitions de nombreuses personnes, y compris des chauffeurs de taxi, et appelle à des enquêtes approfondies. Cette inaction contraste fortement avec la couverture médiatique accordée à d’autres événements, comme une reconstitution à Yaoundé, mettant en lumière un traitement inégal des crises.
Les populations locales, alarmées par ces événements, expriment leur frustration face à l’inefficacité des services de sécurité. La plainte déposée à Logbadjeck, bien que notée, a été confiée à une brigade insuffisamment nombreuse, ce qui remet en question la volonté des autorités d’explorer véritablement l’ampleur de cette tragédie. Les critiques vont bien au-delà de l’inaction : elles touchent à la gestion des crises et à la capacité des services de sécurité à protéger les citoyens.

Violences à Nkoteng et Mbandjock : Un Échec Managérial
Les violences à Nkoteng et Mbandjock le 4 février 2025, déclenchées par des revendications des travailleurs de la SOSUCAM, illustrent également l’incapacité du gouvernement à gérer les crises sociales. Ces violences ont causé au moins un mort et de nombreux blessés, révélant l’intervention des forces de sécurité armées, perçue par Maurice Kamto comme une « grave incompétence managériale ».
Cette situation met en exergue un problème systémique dans les services de sécurité camerounais, plus préoccupés par la répression des opposants politiques que par la protection des citoyens. Les manifestations pacifiques de 2019 et 2020, brutalement réprimées, démontrent cette tendance problématique. Plutôt que de dialoguer, les forces choisissent souvent la violence, aggravant ainsi les tensions sociales.
Les critiques de Kamto et d’autres acteurs politiques soulignent l’urgence d’un changement de paradigme. Un recours systématique à la force doit laisser place à un dialogue constructif pour apaiser les tensions. Les événements récents montrent que l’absence d’échange ne fait qu’alimenter un cycle de violence et d’insécurité.

Justice Populaire : Un Signe de Désespoir
Un incident à Yaoundé le 18 février 2025, où un voleur a été lynché par des habitants du quartier Simbock, illustre le désespoir croissant face à l’insécurité. Ce lynchage, bien que répréhensible, témoigne de l’impatience de la population envers des services de sécurité jugés inefficaces. Devant l’absence de réponse adéquate des autorités, les citoyens cherchent à prendre les choses en main, soulevant des questions éthiques sur la justice populaire.
Ce phénomène, révélateur d’un climat de méfiance envers les institutions protectrices, s’explique par la désillusion croissante de la population. Cette détérioration des relations peut engendrer une escalade de la violence et une crise de l’ordre public.
Les autorités doivent comprendre cette dynamique et agir pour restaurer la confiance des citoyens. Cela nécessite une amélioration significative des services de sécurité et un engagement sincère à dialoguer avec les populations. La sécurité ne peut être assurée que si chacun se sent protégé et écouté.
Vers une Réflexion Nécessaire
Les critiques sur l’inefficacité des services de sécurité camerounais soulèvent des questionnements sur la gouvernance et la protection des droits humains. La découverte du charnier de Sikoum, les violences à Nkoteng et Mbandjock, ainsi que les actes de justice populaire, illustrent une crise profonde requérant une attention rapide. Les autorités doivent comprendre que la sécurité dépasse la répression, nécessitant un dialogue constructif avec la population.
Il est crucial de mener des enquêtes rigoureuses pour établir les responsabilités face à ces crises sécuritaires. Les citoyens méritent des réponses claires et des actions concrètes pour garantir leur sécurité. La situation actuelle est intenable, et il est temps pour le gouvernement de réévaluer ses priorités en matière de sécurité.
Face à cette réalité, quelles mesures concrètes peuvent être mises en place pour rétablir la confiance entre les citoyens et les services de sécurité ? Comment le gouvernement peut-il engager un dialogue constructif pour prévenir toute crise future ? Ces questions sont essentielles, car elles touchent au cœur de la sécurité et de la paix sociale au Cameroun.