Kinshasa – Dans un contexte marqué par des tensions croissantes à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a tenu des propos fermes face aux tentatives présumées de déstabilisation du régime du président Félix Tshisekedi.
« Le président Tshisekedi a été élu par le peuple congolais pour un mandat de cinq ans. Nous n’accepterons aucun coup de force qui passe par l’armée rwandaise pour déstabiliser les institutions du pays, légalement et légitimement établies. Le peuple est avec son président », a martelé le garde des Sceaux.
Cette déclaration intervient alors que les tensions avec le voisin rwandais sont à leur paroxysme. Depuis plusieurs mois, Kinshasa accuse Kigali de soutenir la rébellion du M23, un groupe armé actif dans l’Est du pays. L’émergence de Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), à la tête d’un mouvement politique allié au M23 et soutenu par Kigali, ravive les inquiétudes quant à une potentielle répétition du scénario de 1997, qui avait conduit à la chute du maréchal Mobutu Sese Seko.
Un contexte radicalement différent

Si les parallèles avec la guerre qui avait porté Laurent-Désiré Kabila au pouvoir sont évoqués, l’environnement politique, militaire et diplomatique actuel diffère profondément de celui des années 1990. Contrairement à l’époque, Kinshasa bénéficie aujourd’hui d’une armée en reconstruction, d’un soutien accru de la communauté internationale et d’une population largement mobilisée contre toute ingérence étrangère.
Les récentes offensives des Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par des forces régionales, montrent la volonté de l’État congolais de ne pas se laisser dicter son avenir par des groupes rebelles soutenus par l’extérieur. Par ailleurs, la montée en puissance de l’opinion publique congolaise, exprimant un rejet catégorique de toute intervention étrangère, constitue un autre rempart contre une déstabilisation du pouvoir en place.
Kinshasa face à l’épreuve du temps

Face aux ambitions affichées du M23 et aux manœuvres diplomatiques en cours, la RDC se retrouve à un tournant critique. Si le gouvernement Tshisekedi affiche une posture ferme, la capacité de l’État congolais à maintenir son intégrité territoriale et institutionnelle dans la durée sera déterminante.
Le message de Constant Mutamba s’inscrit ainsi dans une volonté de rassurer l’opinion nationale et internationale : le Congo n’est plus celui de 1997, et toute tentative de déstabilisation rencontrera une résistance farouche.