Impact de l’Agriculture et de l’Élevage sur l’Emploi des Jeunes au Cameroun

Une Opportunité Économique à Explorer
Le Cameroun, avec ses vastes terres arables et sa riche biodiversité, détient un potentiel agricole immense. Lors de la Fête nationale de la Jeunesse, le 10 février 2025, le président Paul Biya a souligné l’importance de l’agriculture et de l’élevage comme alternatives viables au travail salarié traditionnel. Ces secteurs pourraient offrir de nouvelles opportunités pour les jeunes, qui constituent une part significative de la population active.
Des exemples inspirants montrent la voie. Samuel Tony Obam Bikoue, par exemple, a su créer une industrie agricole prospère. De même, TATA Bakary, à la tête d’un complexe fermier, prouve que l’agriculture peut générer des revenus substantiels. Ces réussites soulignent qu’il existe des chemins vers l’autonomisation économique à travers ces secteurs, malgré les défis inhérents.
Par ailleurs, le gouvernement camerounais a lancé des programmes tels que le Programme de Promotion des Emplois Verts, visant à créer des milliers d’emplois dans des domaines liés à l’environnement. Ces initiatives jouent un rôle crucial en encourageant la jeunesse à s’engager dans des pratiques agricoles durables, tout en tenant compte des enjeux environnementaux actuels.

Les Défis à Surmonter
Pourtant, les défis sont nombreux. L’accès à la terre demeure un obstacle majeur, souvent réservé aux privilégiés et freinant les jeunes de milieux défavorisés. Jonas, ingénieur en agronomie, rappelle que les ressources nécessaires pour entrer dans ces secteurs restent inaccessibles à beaucoup. Ce problème souligne une inégalité structurelle qui empêche l’essor de l’entrepreneuriat agricole.
En outre, le chômage juvénile demeure omniprésent, particulièrement dans les régions nord du Cameroun, comme l’Adamaoua, le Nord et l’Extrême-Nord. Guibai Gatama, journaliste, évoque la frustration croissante des jeunes face à l’absence d’opportunités, les poussant parfois vers des choix risqués tels que l’immigration clandestine, motivée par le désespoir et le manque de perspectives.
Les initiatives gouvernementales, bien que louables, sont insuffisantes pour répondre à l’ampleur de la crise. Les jeunes aspirent à un respect des quotas de recrutement dans la fonction publique, mais les offres d’emploi ne suffisent pas à absorber la demande croissante. Il est donc impératif d’adopter une approche plus intégrée, qui allie formation, accès aux ressources et soutien à l’entrepreneuriat.

Perspectives d’Avenir et Appels à l’Action
Pour que l’agriculture et l’élevage deviennent de véritables leviers d’emploi pour les jeunes, il est essentiel de repenser les politiques agricoles et d’emploi. Cela nécessite la création de programmes de formation adaptés au marché et une amélioration de l’accès aux financements pour les entrepreneurs en herbe. Les technologies numériques, mises en avant par le président Biya, peuvent jouer un rôle clé dans cette transformation, facilitant l’accès à l’information et aux marchés.
Les jeunes doivent être encouragés à s’investir dans des initiatives collectives, notamment des coopératives agricoles, qui offrent soutien mutuel et meilleure accessibilité aux ressources. De plus, une collaboration entre le gouvernement et le secteur privé est indispensable pour établir des infrastructures favorisant une agriculture durable et équitable.
Enfin, impliquer les jeunes dans le processus décisionnel est crucial. Leur voix doit être entendue pour garantir que les solutions mises en place répondent à leurs besoins et aspirations. En résumé, l’avenir des jeunes au Cameroun dépendra de notre capacité à transformer les défis en opportunités, en plaçant l’agriculture et l’élevage au cœur de cette dynamique.


