Thierry Mariani sonne l’alarme
Bruxelles, 6 février 2025 – Face à l’horreur qui se déroule actuellement dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), la communauté internationale se trouve une fois de plus interpellée. Le député européen Thierry Mariani monte au créneau et exige des réponses sur le rôle trouble de l’Union européenne (UE) dans le financement indirect des groupes armés sévissant au Kivu.
Dans une lettre adressée à Bernd Lange, président de la Commission du commerce international (INTA) du Parlement européen, l’ancien ministre français met en lumière un sujet brûlant : le Memorandum of Understanding (MoU) signé entre l’UE et le Rwanda sur les minerais critiques. Ce texte, censé encadrer les exportations minières, ne garantit pas la traçabilité des ressources en provenance des zones de conflit. En clair, il ouvre la voie à une exploitation illégale des richesses congolaises, alimentant un cycle infernal de violence et de misère.
Un silence coupable face à un drame humanitaire

Depuis septembre dernier, Mariani demandait déjà une réunion d’urgence pour examiner en détail cet accord controversé. Huit mois plus tard, la Commission européenne reste muette, et la situation au Kivu continue de s’envenimer. Les combats entre l’armée congolaise et le Mouvement du 23 Mars (M23), appuyé par Kigali selon plusieurs rapports d’ONG et de l’ONU, prennent une ampleur sans précédent.
Les populations civiles paient le prix fort. Des massacres, des déplacements forcés, des crimes de guerre d’une brutalité inouïe jalonnent le quotidien des Congolais. Pendant ce temps, l’Europe, qui prône les valeurs démocratiques et les droits de l’homme, semble fermer les yeux sur les conséquences directes de ses politiques commerciales.
L’UE complice du pillage du Congo ?

Au cœur de la polémique : l’accès aux minerais stratégiques tels que le coltan, essentiel à l’industrie des nouvelles technologies. Des multinationales européennes, américaines et asiatiques dépendent de ces ressources pour alimenter la fabrication de smartphones, d’ordinateurs et de véhicules électriques. Mais à quel prix ?
En facilitant les échanges avec Kigali sans mécanisme de contrôle rigoureux, l’UE court le risque de devenir une plaque tournante des « minerais de sang », extraits dans des conditions inhumaines, au profit de groupes armés accusés d’exactions. Une position intenable à l’heure où la crédibilité de l’Europe sur les questions éthiques est mise à l’épreuve.
Un appel à l’action immédiat

Face à l’urgence de la situation, Thierry Mariani demande la convocation immédiate d’une réunion extraordinaire au sein de la Commission INTA. Objectifs :
Évaluer l’impact réel du MoU entre l’UE et le Rwanda,Obtenir des clarifications sur le suivi de cet accord par la Commission européenne,Examiner les mesures à prendre pour éviter toute complicité dans le pillage des ressources congolaises.
Alors que la communauté internationale a souvent été accusée d’inaction face aux crises africaines, cette initiative relance le débat sur la responsabilité des grandes puissances dans l’instabilité chronique de la RDC.
Le silence européen sera-t-il une fois de plus la seule réponse face au cri de détresse du peuple congolais ?