Vers une solution durable
Ce samedi 8 février 2025, un sommet conjoint des chefs d’État de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) s’est tenu à Dar es Salaam, en Tanzanie, pour aborder la crise persistante dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Les dirigeants présents ont unanimement appelé à un cessez-le-feu immédiat et ont exhorté à l’ouverture de négociations directes entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, accusés d’être soutenus par le Rwanda.
Absence physique de Félix Tshisekedi

Notamment, le président congolais, Félix Antoine Tshisekedi, a participé à ce sommet par visioconférence, une décision qui n’est pas sans soulever des interrogations. Alors que des chefs d’État tels que Paul Kagame du Rwanda et Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud étaient physiquement présents, l’absence de M. Tshisekedi sur place pourrait être perçue comme un signal diplomatique fort.
Cette participation à distance intervient dans un contexte où le M23 a récemment intensifié ses offensives, s’emparant de la ville stratégique de Goma et menaçant de progresser vers Bukavu. Face à cette escalade, les appels à une solution négociée se multiplient, mais Kinshasa a jusqu’à présent refusé tout dialogue direct avec le M23, qualifiant le groupe de « mouvement terroriste ».
Impacts d’une représentation régulière

L’absence physique de M. Tshisekedi à Dar es Salaam pourrait être interprétée de diverses manières. D’une part, elle pourrait refléter une volonté de marquer une distance vis-à-vis de certains homologues, notamment Paul Kagame, accusé de soutenir le M23. D’autre part, cette absence pourrait être perçue comme une tentative d’éviter des confrontations directes ou des discussions délicates en face-à-face.
Il est également pertinent de rappeler que ce n’est pas la première fois que le président congolais choisit de ne pas assister physiquement à des sommets régionaux cruciaux. En novembre 2023, il avait déjà brillé par son absence lors d’un sommet de l’EAC à Arusha, en Tanzanie, se faisant représenter par son vice-Premier ministre, Jean-Pierre Bemba.
Cette posture pourrait traduire une stratégie diplomatique visant à affirmer une position de fermeté face aux pressions internationales pour un dialogue avec le M23. Toutefois, elle pourrait également être interprétée comme un signe de faiblesse ou d’isolement sur la scène régionale.
Diplomatie congolaise mise en cause

Alors que la situation sécuritaire dans l’est de la RDC continue de se détériorer, la communauté internationale observe attentivement les actions et décisions du président Tshisekedi. Sa participation virtuelle au sommet de Dar es Salaam soulève des questions sur l’efficacité de sa diplomatie et sur sa capacité à mobiliser un soutien régional pour résoudre la crise qui secoue son pays. https://www.sadc.int/fr/document/communique-de-la-reunion-conjointe-du-sommet-des-chefs-detat-et-de-gouvernement-de-leac-et