Goma, RDC – La situation sécuritaire se détériore de jour en jour dans la ville de Goma et ses environs, où les combattants du M23 intensifient leurs exactions contre les populations civiles. D’après les Nations Unies, le groupe rebelle procède à des fouilles domiciliaires arbitraires, s’approprie illégalement des résidences privées et tente même de s’emparer de véhicules, y compris ceux d’organisations humanitaires.
Des fouilles domiciliaires arbitraires et des pillages systématiques

Dans plusieurs quartiers de Goma, les habitants dénoncent des intrusions nocturnes et diurnes menées par les combattants du M23. Sous prétexte de « contrôles sécuritaires », ces hommes armés envahissent les domiciles, fouillent les effets personnels et s’approprient des biens de valeur. « Ils entrent sans prévenir, exigent des documents, et quand ils trouvent de l’argent ou des téléphones, ils les prennent sans discussion », confie un habitant du quartier Katindo sous couvert d’anonymat.
Les témoignages abondent et font état d’un climat de peur grandissant. « Nous vivons avec la peur au ventre. Ils frappent aux portes, exigent l’ouverture des maisons et emportent tout ce qu’ils veulent », ajoute une autre résidente de la ville.
Des maisons occupées de force

En plus des fouilles, le M23 a commencé à occuper illégalement des résidences privées. Selon plusieurs sources locales et des organisations humanitaires, certains habitants qui ont fui les violences retrouvent leurs maisons investies par des combattants rebelles à leur retour. « Des familles entières ont été chassées de chez elles, et leurs maisons servent désormais de bases aux rebelles », affirme un responsable de la société civile de Goma.
Les véhicules humanitaires dans le viseur des rebelles

L’ONU rapporte également que le M23 tente de s’emparer de véhicules civils et humanitaires. Ces engins, souvent marqués aux couleurs d’organisations de secours, sont convoités pour leurs capacités logistiques. « Nous avons reçu plusieurs alertes concernant des tentatives de détournement de nos véhicules », indique un membre d’une ONG opérant à Goma. Cette situation compromet gravement l’acheminement de l’aide humanitaire et aggrave la souffrance des populations locales déjà éprouvées par les combats.
Un silence international inquiétant

Alors que les violations des droits humains s’intensifient, la communauté internationale peine à réagir avec fermeté. Les sanctions et les appels à la cessation des hostilités lancés par l’ONU et les organisations régionales n’ont eu que peu d’effets sur la progression du M23, qui continue de consolider son emprise sur le Nord-Kivu.
Dans un climat d’incertitude et de peur, les habitants de Goma attendent désespérément une action décisive pour mettre fin à ces abus. « Nous ne voulons plus de simples déclarations. Nous voulons des actes concrets pour notre sécurité », clame un militant de la société civile.Face à cette crise qui s’aggrave, la question demeure : combien de temps encore les populations de Goma devront-elles subir cette occupation brutale sans que la communauté internationale ne prenne des mesures effectives ?


