Progrès énergétiques et hydrauliques au Gabon

Contexte de la crise énergétique et hydrique
Le Gabon, bien qu’enrichi de richesses naturelles, se heurte à une crise énergétique et hydrique pressante. Les interruptions de courant et les pénuries d’eau potable sont devenues des préoccupations cruciales pour sa population. Ces difficultés résultent en grande partie des années d’inaction et du mauvais entretien des infrastructures, vestiges d’un ancien régime. Le ministre de l’Énergie, Dr Séraphin Akure Davain, a reconnu que la situation actuelle découle d’une gestion défaillante, plaidant pour des réformes urgentes et d’importants investissements.
Dans ce contexte complexe, le gouvernement de transition sous la direction du général Brice Clotaire Oligui Nguema a élaboré un plan d’action ambitieux pour faire face à ces enjeux. Il se divise en deux phases : d’abord, des mesures immédiates pour atténuer la crise, suivies de projets à long terme pour assurer un approvisionnement durable en électricité et en eau.

Mesures immédiates et projets prioritaires
Les mesures d’urgence incluent le renouvellement et l’entretien des équipements existants, ainsi qu’une structure d’appoint pour compenser les déficits en électricité. Le gouvernement prévoit aussi d’améliorer le suivi de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) pour optimiser son fonctionnement. Ces actions visent à stabiliser l’approvisionnement et à réduire les coupures qui perturbent la vie quotidienne des Gabonais.
Parmi les projets cruciaux, le projet hydroélectrique Kinguélé Aval devrait ajouter 35 mégawatts au réseau d’ici fin 2025 ou début 2026. Cette initiative illustre la volonté d’augmenter la production d’électricité propre et durable. De plus, l’IPP Owendo, dont les travaux débuteront prochainement, prévoit d’ajouter 120 mégawatts, renforçant ainsi la capacité énergétique à Libreville et dans ses environs.
En parallèle, le projet Ntoum 7 vise à améliorer les infrastructures hydrauliques avec une usine capable de fournir 130 000 m³ d’eau. Ces initiatives s’avèrent essentielles pour répondre aux besoins grandissants de la population et rehausser le niveau de vie des Gabonais.

Engagements à long terme et perspectives d’avenir
Pour garantir une autonomie énergétique durable, le gouvernement gabonais a également initié des projets à long terme. La construction du grand barrage de Booué est envisagée pour assurer une production stable d’énergie, tandis que la modernisation des infrastructures électriques deviendra essentielle pour optimiser l’efficacité du système. Ces projets nécessiteront des investissements considérables et une mobilisation collective.
Le ministre de l’Énergie a souligné que ces transformations, bien que chronophages, requièrent la patience des Gabonais, tout en promettant un engagement fort de la part du gouvernement. Une gouvernance transparente et une gestion rigoureuse des ressources sont impératives pour assurer la réussite de ces initiatives.
En outre, le Gabon explore des partenariats régionaux, tel l’achat d’électricité auprès de la Guinée équatoriale, pour diversifier ses sources d’approvisionnement. Ces efforts visent à établir un modèle énergétique robuste, capable de répondre aux besoins croissants de la population tout en soutenant le développement socio-économique du pays.
Les projets en cours et les solutions proposées au Gabon suscitent des questionnements cruciaux concernant la gestion des ressources naturelles et la responsabilité des gouvernements envers leurs citoyens. Comment le Gabon peut-il transformer ses défis énergétiques en occasions de développement durable ? Les Gabonais peuvent-ils espérer un avenir où l’accès à l’eau et à l’électricité ne sera pas un luxe, mais un droit fondamental ? Ces interrogations méritent d’être approfondies alors que le pays s’engage sur la voie de la transformation énergétique.


