Analyse des Problèmes Socio-Économiques au Cameroun

Un Régime à l’Agonie
Dans une publication marquante du 4 février 2025, Mamadou Mota, vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), dépeint une réalité sombre de la situation socio-économique au Cameroun, qu’il décrit comme un « régime à l’agonie ». Après 42 ans de pouvoir de Paul Biya, les Camerounais se trouvent confrontés à un quotidien lourd de souffrances et d’incertitudes. Cette analyse met en lumière un paradoxe : un pays riche en ressources naturelles, pourtant plongé dans des crises profondes.
Le constat de Mota est sévère. Le manque d’infrastructures routières figure parmi les fléaux majeurs du pays. Des routes en mauvais état causent non seulement des accidents mortels, mais isolent aussi des communautés, rendant l’accès aux services essentiels, tels que la santé et l’éducation, extrêmement compliqué. Des études récentes corroborent ce constat, montrant que l’insuffisance des infrastructures contribue à la mortalité précoce et à l’accentuation des inégalités.
En outre, Mota met en avant la famine qui touche des milliers d’enfants dans un pays qui pourrait pourtant subvenir à ses propres besoins alimentaires. Cette tragédie est exacerbée par une gestion inapte des ressources agricoles et une corruption omniprésente qui empêche les aides humanitaires d’atteindre les plus nécessiteux. Les témoignages de familles vivant dans une pauvreté extrême illustrent une lutte quotidienne pour la survie devenue monnaie courante.

Chômage et Incompétence Administrative
Un autre aspect critique souligné par Mota est le chômage galopant, particulièrement chez les jeunes diplômés. Dans un pays où l’éducation devrait être un moteur de progrès, cette situation est alarmante. Ces jeunes, formés pour participer au développement, se voient souvent contraints de vivre dans le désespoir, incapables de trouver un emploi. Le taux de chômage des jeunes au Cameroun est l’un des plus élevés de la région, alimentant ainsi des tensions sociales et politiques croissantes.
La critique de Mota ne s’arrête pas là. Il dénonce également l’incompétence endémique de l’administration publique, un problème qui altère directement la qualité des services offerts aux citoyens. Les témoignages d’employés du secteur public offrent un aperçu d’un système où favoritisme et corruption dominent, rendant l’accès à des services de base comme la santé et l’éducation particulièrement ardu. Dans ce contexte, la gestion souvent chaotique des ressources financières laisse la population dans un état d’angoisse face à un avenir incertain.
Les tentatives du ministre de l’Administration territoriale (MINAT) d’attirer l’attention par des manœuvres politiques sont également mises en lumière par Mota. Il exhorte à une véritable action pour faire face aux crises, citant l’exemple des inondations à Yagoua, qui témoignent de l’incapacité du gouvernement à répondre aux urgences. Ce manque de réactivité souligne l’absence de leadership et de vision à long terme au sein de l’administration.

Un Appel à la Vigilance et à l’Action
Mamadou Mota termine son analyse en affirmant que le bonheur semble inaccessibile sous le régime de Paul Biya, où le malheur s’est établi comme une norme. Cette déclaration résonne comme un appel à la vigilance des citoyens, les invitant à ne pas se laisser séduire par des promesses vides et des stratégies politiques inefficaces. Il insiste sur la nécessité d’une mobilisation collective pour exiger des politiques réelles et transparentes, répondant aux besoins des populations, en particulier celles du Nord Cameroun.
Les critiques de Mota résonnent avec les préoccupations croissantes des Camerounais, qui aspirent à un changement significatif. Les appels à une réforme politique véritable se multiplient, visant à garantir que les ressources du pays bénéficient à tous, et non à une élite restreinte. La demande d’une responsabilité accrue et d’une transparence dans la gestion publique est plus pressante que jamais.
Alors que le Cameroun se trouve à un carrefour décisif, une question demeure : comment les citoyens peuvent-ils s’unir pour revendiquer leurs droits et exiger des changements nécessaires ? La réponse à cette question sera déterminante pour l’avenir de la nation et la possibilité d’un véritable progrès socio-économique.


