Kisangani, 3 février 2025 – La tension monte en République Démocratique du Congo alors que l’Est du pays reste en proie aux incursions ennemies. Ce lundi, Jean-Pierre Bemba, vice-Premier ministre et ministre des Transports, a tenu un meeting populaire à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, au cours duquel il a lancé un message fort à la jeunesse.
Un appel au patriotisme et à la mobilisation générale

Face à une foule nombreuse, Bemba a transmis un message sans équivoque du président Félix Tshisekedi : « Le chef de l’État m’envoie pour vous dire qu’il ne va pas laisser le pays être envahi par l’ennemi. Le président veut que les jeunes à partir de 18 ans de la Tshopo, du Bas-Uélé et du Haut-Uélé s’enrôlent dans l’armée. L’objectif est que la Grande Orientale mobilise 100 000 jeunes afin de défendre l’intégrité territoriale. Nous allons boucher toutes les entrées et nous allons libérer les territoires occupés par les ennemis. »
Ce message traduit la volonté du pouvoir en place de renforcer les effectifs des Forces Armées de la RDC (FARDC) pour contrer les menaces pesant sur la souveraineté nationale.
Où sont les autres membres du gouvernement ?
Si le discours de Bemba a été accueilli par des applaudissements nourris, l’ancien chef rebelle du MLC n’a pas manqué de pointer du doigt l’absence de certaines figures majeures du gouvernement et de l’Union Sacrée dans ce combat national.
« Malheureusement, les autres membres de l’Union Sacrée attendent la chute pour en profiter. Le ministre de l’Intérieur, je ne te vois pas. Vital Kamerhe, le ministre de la Jeunesse, où êtes-vous ? Nous voulons votre position sur l’actuelle conjoncture ! »
Une pique qui sonne comme une interpellation directe aux acteurs politiques censés être au premier plan face à la crise sécuritaire.
Vers une militarisation massive de la jeunesse ?

L’appel de Bemba s’inscrit dans une dynamique de remobilisation nationale, mais il soulève aussi des interrogations. Comment garantir un encadrement efficace de ces jeunes enrôlés ? Quels moyens seront mis en place pour leur formation ? La mobilisation populaire suffira-t-elle à faire basculer le rapport de force face aux groupes armés ?
Une chose est sûre : à quelques mois de l’élection présidentielle, la situation sécuritaire s’impose comme l’un des enjeux majeurs du régime Tshisekedi. Les jours à venir diront si cet appel à l’enrôlement massif est suivi d’effet ou s’il restera un simple coup politique dans un contexte de crise.


