Rénovation des infrastructures sportives en Côte d’Ivoire

Un héritage post-CAN 2024
Après avoir accueilli la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2024, la Côte d’Ivoire se trouve à un moment charnière pour le développement de ses infrastructures sportives. Ousmane Gbané, Directeur Général de l’Office National des Sports (ONS), a souligné l’importance de cette rénovation. Désormais, le pays dispose de six stades conformes aux normes internationales, de 24 terrains d’entraînement, ainsi qu’une cité et un hôtel dédiés à cet événement. Ces infrastructures incarnent non seulement un héritage matériel, mais également un symbole fort de l’engagement ivoirien envers le sport.
Les stades rénovés et les nouvelles installations sont intégrés au quotidien sportif du pays, déjà utilisés pour des championnats locaux. L’organisation d’événements culturels, tel un concert prévu en mars 2025, démontre que ces infrastructures peuvent être des lieux polyvalents, renforçant leur pertinence au-delà du sport.
Ce développement ambitieux cherche à établir la Côte d’Ivoire comme un véritable hub sportif sur le continent. La préparation pour la CAN U20 en 2025 est un exemple clair de cette vision, et l’amélioration des infrastructures est cruciale pour attirer des événements internationaux tout en boostant le tourisme sportif.

Impact économique et social
La modernisation des infrastructures sportives engendre des retombées économiques considérables. Gbané a noté que les villes hôtes de la CAN ont bénéficié d’améliorations urbaines, ce qui profite aux entreprises locales. Les investissements dans ces infrastructures boostent des secteurs comme l’hôtellerie et la restauration, entraînant une augmentation de l’activité économique.
En outre, la création d’emplois associés à la construction et à l’entretien de ces nouvelles installations contribue à la réduction du chômage, particulièrement parmi les jeunes. Adjé Silas Metch, ministre délégué auprès du Premier ministre, a également souligné que le développement du football local, facilité par des infrastructures modernes, ouvre la voie à des opportunités pour les jeunes talents, enrichissant ainsi le tissu social national.
Les bénéfices économiques ne s’arrêtent pas aux stades. La modernisation attirera sponsors et investisseurs, ce qui diminuera la dépendance gouvernementale, comme l’a évoqué Gbané. L’ONS prévoit une réduction de 40 à 50 % de cette dépendance dans les prochaines années, grâce à des revenus publicitaires accrus et à une gestion plus efficiente des infrastructures.

Défis et perspectives d’avenir
Malgré ces avancées, la Côte d’Ivoire est confrontée à des défis importants concernant l’entretien et la gestion de ses nouvelles infrastructures. L’incident d’inondation au stade d’Ebimpé a mis en lumière la nécessité de développer des stratégies robustes de gestion des risques pour éviter la récurrence de tels événements. Gbané a déclaré que des mesures sont en cours pour garantir la durabilité de ces infrastructures, mais cela nécessitera un engagement constant des autorités.
De plus, la question de la tarification des locations des stades se pose. Il est crucial de maintenir des prix accessibles tout en générant des revenus suffisants pour leur maintenance. Le conseil de gestion responsable de cette tarification devra trouver un juste milieu entre rentabilité et accessibilité pour les organisateurs d’événements.
À long terme, la Côte d’Ivoire aspire à devenir un pilier dans l’organisation d’événements sportifs en Afrique. Des projets comme la réhabilitation du Centre Technique National de Football à Bingerville, soutenu par la FIFA, constituent des étapes essentielles pour concrétiser cette ambition. Ce centre, véritable laboratoire de talents, pourrait jouer un rôle déterminant dans la formation des futurs champions du pays et du continent.
Les enjeux liés à la rénovation des infrastructures sportives en Côte d’Ivoire sont multiples et interconnectés. Ils impactent non seulement la performance sportive, mais aussi l’économie, la société et l’image du pays à l’international. Alors que la Côte d’Ivoire se projette vers l’avenir, il est crucial de se poser des questions : comment ces infrastructures continueront-elles à servir les intérêts du sport et de la société ivoirienne dans les années à venir ? Quels mécanismes seront mis en place pour garantir leur pérennité et une utilisation optimale ?


