Kinshasa, RDC – 28 janvier 2025 | Face aux vives tensions qui ont secoué la capitale congolaise ce mardi, le conseil de sécurité provincial, réuni sous l’autorité du gouverneur Daniel Bumba, a décidé de maintenir la suspension des manifestations publiques. Cette mesure vise à prévenir de nouveaux troubles à l’ordre public, après une journée marquée par des violences anti-rwandaises, des actes de vandalisme et d’importants dégâts matériels.
Une flambée de colère aux lourdes conséquences

Dès les premières heures de la journée, des centaines de manifestants ont envahi les rues de Kinshasa, exprimant leur colère contre la politique régionale et la présence supposée d’intérêts rwandais en RDC. Ce mouvement de contestation, qui se voulait pacifique au départ, a rapidement dégénéré en émeutes, avec des attaques contre des commerces et des biens assimilés à des intérêts étrangers. Des scènes de pillages et de destruction ont été observées dans plusieurs quartiers, forçant les forces de l’ordre à intervenir avec fermeté.
Alerté de la situation, le gouverneur Daniel Bumba a multiplié les descentes sur le terrain afin de superviser personnellement le rétablissement de l’ordre public.
Une réponse sécuritaire musclée

Pour éviter une nouvelle escalade de la violence, les autorités ont annoncé un renforcement du dispositif sécuritaire, notamment avec l’intensification des patrouilles mixtes entre la police nationale congolaise et les forces armées. Ces opérations viseront à dissuader d’éventuelles nouvelles manifestations non autorisées et à garantir la protection des populations et des infrastructures stratégiques.
« Nous ne tolérerons aucun trouble à l’ordre public. Kinshasa ne peut pas sombrer dans le chaos à cause d’agitateurs mal intentionnés », a martelé un haut responsable sécuritaire sous couvert d’anonymat.
Un climat régional sous haute tension

Ces violences surviennent dans un contexte de tensions accrues entre la RDC et le Rwanda, alors que les autorités congolaises accusent Kigali de soutenir les groupes armés dans l’est du pays. La population, excédée par cette situation, exprime un rejet grandissant de toute influence rwandaise sur le territoire national.
Toutefois, la répression des manifestations pose la question des libertés publiques en RDC. Plusieurs organisations de la société civile ont dénoncé une restriction excessive du droit de manifester, appelant les autorités à privilégier le dialogue plutôt que la répression.Alors que Kinshasa reste sous haute surveillance, l’avenir de la situation dépendra de la capacité des autorités à canaliser la colère populaire sans basculer dans une crise sécuritaire plus large. https://actualite.cd/2025/01/28/rdc-le-gouverneur-de-kinshasa-suspend-toutes-les-manifestations-prevues-pour-soutenir