Goma, 7h15 – La capitale provinciale du Nord-Kivu s’éveille sous un calme précaire après quarante-huit heures d’affrontements d’une rare intensité entre les forces congolaises et les rebelles du M23. Selon des sources hospitalières locales, le bilan humain est effroyable : au moins 100 morts et plus de 1 000 blessés. Les structures médicales de Goma sont débordées, et les morgues peinent à contenir l’afflux de corps, jonchant encore certaines artères de la ville.
Un théâtre d’opérations chaotique

Les combats qui ont secoué la ville et ses abords immédiats ont été marqués par un usage intensif d’artillerie lourde et de frappes aériennes, selon des témoins. La situation reste tendue, et si un répit relatif s’est installé, c’est davantage en raison d’un réajustement tactique des belligérants que d’un véritable cessez-le-feu.
La Mission de l’ONU en RDC (MONUSCO) a exprimé son inquiétude face à l’ampleur des destructions et des pertes civiles. Les Nations Unies ont dénoncé une escalade préoccupante, mettant en garde contre une catastrophe humanitaire imminente si les combats reprennent.
L’ombre persistante du Rwanda

Sur le front diplomatique, la pression internationale monte contre Kigali, accusé par Kinshasa de soutenir activement le M23, une rébellion qui s’est renforcée ces derniers mois grâce à un matériel militaire sophistiqué et une logistique bien huilée. La Chine a officiellement exhorté le Rwanda à écouter les appels de la communauté internationale et à cesser tout soutien présumé aux insurgés.
De son côté, Paul Kagame reste silencieux sur ces accusations, tandis que les chancelleries occidentales, notamment Washington et Paris, durcissent le ton en appelant à une désescalade rapide.
Quel avenir pour Goma ?

Pour les habitants de cette ville stratégique, la situation demeure incertaine. Si les forces loyalistes tiennent encore les principales positions urbaines, le spectre d’une nouvelle offensive rebelle plane sur Goma, où l’approvisionnement en vivres et en médicaments commence à se raréfier.
La RDC fait face à une crise multidimensionnelle, où les intérêts géopolitiques, économiques et militaires s’entremêlent dans une guerre qui semble loin de connaître son épilogue. Une nouvelle réunion d’urgence de l’Union africaine est attendue dans les prochains jours, mais sur le terrain, c’est la force qui continue de dicter sa loi.