La question du M23, ce mouvement rebelle actif dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), reste l’un des défis les plus épineux du mandat de Félix Tshisekedi. Alors que l’année 2025 s’ouvre avec des promesses renouvelées de restaurer la sécurité dans cette région tourmentée, l’objectif de chasser définitivement les rebelles rwandais du territoire congolais demeure incertain.
Un problème enraciné dans une région instable

Depuis sa résurgence en 2021, le M23, soutenu par des acteurs régionaux, notamment le Rwanda selon plusieurs rapports de l’ONU, a multiplié les attaques et occupé des zones stratégiques dans le Nord-Kivu. Le conflit exacerbe une situation humanitaire déjà catastrophique, avec des milliers de déplacés et un accès limité aux ressources vitales.
Félix Tshisekedi, qui a placé la sécurisation de l’est du pays au cœur de ses priorités, a multiplié les initiatives : renforcement des Forces Armées de la RDC (FARDC), collaboration avec des partenaires internationaux, et appui à la force régionale de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC). Cependant, ces efforts peinent à produire des résultats tangibles sur le terrain.
Les défis militaires et diplomatiques

Capacité des FARDC : Malgré des recrutements et des investissements accrus, l’armée congolaise souffre de problèmes structurels : corruption, mauvaise coordination et un manque de matériel moderne. Ces faiblesses réduisent l’efficacité des offensives contre le M23.
Implication du Rwanda : Le rôle présumé du Rwanda dans le soutien au M23 constitue un point de tension majeur. Malgré les sanctions internationales contre Kigali, la RDC peine à obtenir une condamnation unanime des partenaires régionaux et internationaux. Tshisekedi se retrouve souvent isolé sur la scène diplomatique.
Force de l’EAC : La force régionale déployée sous l’égide de l’EAC a été critiquée pour son inefficacité. Accusée de passivité face au M23, elle n’a pas réussi à gagner la confiance des populations locales ni à dissuader les rebelles.
Des opportunités à saisir en 2025

Pour inverser la tendance, Félix Tshisekedi et son équipe doivent capitaliser sur plusieurs opportunités :Renforcer les alliances internationales : La RDC a récemment intensifié sa coopération avec les États-Unis et l’Union européenne. L’apport en formation, renseignement et équipements militaires pourrait jouer un rôle clé dans la neutralisation du M23.
Mobilisation nationale : Tshisekedi a lancé des appels à l’unité nationale face à la crise sécuritaire. Une meilleure coordination entre le gouvernement, les FARDC et les communautés locales pourrait renforcer la résilience face aux rebelles.Pressions diplomatiques sur Kigali : En s’appuyant sur des instances comme l’Union africaine et l’ONU, la RDC pourrait obtenir un engagement plus ferme pour isoler les soutiens au M23.
Le temps, un facteur critique

L’année 2025 est cruciale pour Félix Tshisekedi, qui brigue probablement un nouveau mandat. Son succès ou son échec dans la lutte contre le M23 pourrait déterminer son avenir politique. Les Congolais, épuisés par des décennies de violence, réclament des résultats concrets.
Cependant, la complexité de la situation, mêlant enjeux locaux, régionaux et internationaux, laisse planer des doutes sur la capacité de Tshisekedi à chasser les rebelles en un temps si court. La solution passe par une combinaison habile de force militaire, diplomatie stratégique et résilience communautaire.
En attendant, l’est de la RDC reste suspendu entre espoir et désillusion, dans l’attente d’un tournant décisif. Félix Tshisekedi saura-t-il relever ce défi ? L’avenir le dira, mais le temps presse.