Solidarité et Action : L’Appel des Évêques Camerounais
Un Constat Alarmant de la Situation Socio-Économique
Le 13 janvier 2025, à Buea, les évêques du Cameroun ont lancé un cri d’alarme face à la détérioration inquiétante de la situation socio-économique du pays. Ils ont exprimé que les angoisses des citoyens s’étaient transformées en cris de désespoir, une réalité devenue impossible à ignorer. Ce constat, partagé par plusieurs évêques, souligne une crise profonde qui touche l’ensemble de la population camerounaise, amplifiée par des décennies de mauvaise gouvernance sous le régime de Paul Biya.
Les évêques, en tant que figures d’autorité morale, ont décidé de s’exprimer sur ces enjeux cruciaux. Mgr Emmanuel Abbo, évêque de Ngaoundéré, a fermement dénoncé les violences et les abus subis par les Camerounais, les qualifiant d’inacceptables dans un État de droit. Son appel à la conscience collective a retenti comme un impératif d’action, incitant les citoyens à ne pas rester passifs face à cette souffrance ambiante.
Ce constat alarmant est renforcé par les nombreux témoignages des habitants, qui supportent au quotidien les conséquences d’une crise économique persistante. Les évêques, en tant que pasteurs, se portent garants de ces préoccupations et s’engagent à œuvrer pour des solutions concrètes. Ils insistent sur l’importance de l’unité et de la solidarité entre tous les Camerounais, soulignant que la souffrance collective exige une réponse collective.
Un Appel à la Solidarité et à l’Action
Les évêques camerounais ne se limitent pas à dresser un constat ; ils appellent aussi à l’action. Lors de la messe du 7 janvier 2025, Mgr Philippe Alain Mbarga a exhorté les fidèles à partager ce qu’ils ont, s’inspirant de l’évangile de Saint Marc sur la multiplication des pains et des poissons. Ce message de partage et de solidarité se révèle essentiel en cette période où de nombreux Camerounais souffrent de pauvreté et d’isolement.
Les évêques encouragent les jeunes à surmonter la paresse et à s’engager activement pour construire un avenir meilleur. Mgr Mbarga a insisté sur le fait que Dieu ne laisse jamais l’homme seul face à ses difficultés ; chaque individu a un rôle à jouer dans la transformation de la société. Cet appel à l’action s’apparente à une invitation à la responsabilité individuelle et collective, incitant chacun à contribuer à la paix et à la prospérité du pays.
De plus, les évêques soulignent la nécessité d’une prise de conscience générale pour mettre un terme aux souffrances des Camerounais. Mgr Abbo a questionné la capacité des responsables à gouverner si la population est écrasée par un système oppressif. Ce questionnement met en lumière l’absurdité d’un gouvernement qui réprime ceux qui demandent simplement le minimum pour survivre. Les évêques appellent ainsi à une solidarité active, non seulement entre les fidèles, mais aussi entre toutes les composantes de la société camerounaise.
Vers un Nouveau Cameroun : Espoir et Engagement
Pendant le 48ème séminaire annuel des évêques, l’accent a également été mis sur l’importance de l’espoir. Mgr Andrew Nkea, président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, a encouragé les Camerounais à espérer un avenir meilleur, un Cameroun uni et joyeux. Cet appel à l’espoir s’avère crucial alors que le désespoir menace de s’installer face à la crise actuelle.
Les évêques ont reconnu le rôle de l’Église comme médiateur dans des tensions sociopolitiques. Ils se sont engagés à réfléchir sur les défis sociaux, politiques et économiques du pays, avec l’intention de publier une déclaration finale contenant des recommandations pour l’avenir de l’Église et du Cameroun. Cette démarche marque une volonté claire de s’impliquer activement dans la recherche de solutions durables aux problèmes rencontrés par la population.
En somme, par leurs déclarations et leurs actions, les évêques du Cameroun font un appel à une solidarité renouvelée et à un engagement collectif pour répondre aux souffrances des Camerounais. Ils invitent chaque citoyen à prendre conscience de sa responsabilité et à agir pour façonner un avenir meilleur. Alors que le pays se dirige vers des élections cruciales en octobre 2025, la question essentielle demeure : comment chaque Camerounais peut-il contribuer à ce changement tant espéré ?