Par Prince Bertoua Bertoua
Le 48ᵉ séminaire annuel des évêques du Cameroun, tenu à Buéa du 4 au 11 janvier 2025, a été marqué par une double écoute : celle des aspirations de l’Église universelle et celle des préoccupations sociopolitiques du pays. Sous le thème « Vivre la synodalité dans le contexte de notre Église locale », les évêques ont tracé des pistes concrètes pour renforcer la synodalité tout en exprimant leurs inquiétudes face aux défis économiques et sociaux du Cameroun.
Une Église en quête d’unité et d’inclusionLe séminaire s’est inscrit dans la continuité du synode mondial sur la synodalité, clôturé en octobre 2024. Les prélats camerounais ont adopté des résolutions visant à rendre la gouvernance ecclésiale plus inclusive et participative. Ils ont encouragé une approche plus proactive de la synodalité dans les paroisses et diocèses, mettant l’accent sur le dialogue, la transparence et la participation des fidèles, notamment des jeunes et des femmes.
Une oreille sur la nation en crise
Outre les questions religieuses, l’attention des évêques s’est portée sur la situation préoccupante du pays. Alors que le Cameroun se prépare à des élections présidentielles en octobre 2025, les prélats ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « marasme économique et social ». Ils ont souligné la montée de la précarité, l’aggravation des inégalités et les tensions dans les régions anglophones.
Dans une déclaration commune, les évêques ont exhorté les dirigeants politiques à prendre des mesures urgentes pour restaurer la paix et la confiance. Ils ont également plaidé pour des élections transparentes et inclusives, rappelant que le bien commun doit primer sur les intérêts partisans.
L’Église comme pont entre ciel et terre
Ce séminaire, au-delà de son rôle spirituel, a mis en lumière la responsabilité de l’Église en tant que voix morale dans une société en mutation. Les évêques ont réitéré leur engagement à accompagner les fidèles dans leur quête de justice sociale et de paix, tout en encourageant une collaboration étroite avec d’autres acteurs de la société civile.
Le 48ᵉ séminaire des évêques du Cameroun se clôture ainsi avec un double message : une Église appelée à évoluer dans sa manière de servir et une nation qui doit s’engager sur la voie de la réconciliation et du développement durable.