Par Prince Bertoua, spécialiste en actualités locales
Yaoundé, la capitale camerounaise, vit actuellement une situation critique avec plusieurs de ses quartiers plongés dans le noir depuis trois jours consécutifs. Jouvence, Mendong, Damas, Ahala et Nsimeyong, entre autres, sont particulièrement touchés par cette coupure d’électricité qui perturbe le quotidien des habitants et suscite un mécontentement grandissant.
Des causes encore floues
Selon les premières informations recueillies auprès de certains habitants et techniciens, cette interruption pourrait être liée à des défaillances sur le réseau électrique. La Société nationale d’électricité (ENEO) n’a pour l’instant publié aucun communiqué officiel expliquant les causes de cette panne prolongée, laissant les riverains dans l’incertitude et l’inquiétude.
Certains témoignages pointent du doigt des infrastructures vieillissantes et une gestion insuffisante des ressources énergétiques, problèmes récurrents dans plusieurs régions du Cameroun.
Un impact lourd sur la vie quotidienne
Pour les résidents de Jouvence et Mendong, cette coupure est synonyme de paralysie. Les commerces, notamment les supérettes et les vendeurs de produits frais, subissent de lourdes pertes financières en raison de la détérioration des denrées périssables. Les élèves et étudiants, en pleine période d’examens pour certains, peinent à réviser dans l’obscurité.
Dans les ménages, l’absence d’électricité complique les tâches de base, comme la conservation des aliments ou le pompage d’eau pour les foyers qui dépendent de forages électriques. « Cela fait trois nuits que nous dormons dans le noir, avec des enfants en bas âge. La chaleur est insupportable, et aucune solution ne nous est proposée », confie Nadège, une habitante d’Ahala.
Une colère montante
Sur les réseaux sociaux, le hashtag #BlackOutYaoundé prend de l’ampleur. Les internautes dénoncent le silence des autorités compétentes et exigent des réponses immédiates. « Cela fait trop longtemps que les coupures d’électricité sont notre quotidien. Nous avons droit à un service de qualité pour lequel nous payons », écrit un utilisateur sur Twitter.
Des appels à manifester pacifiquement commencent également à émerger, illustrant l’exaspération croissante de la population face à ces désagréments répétés.
Un appel à une gestion durable de l’énergie
Cette crise met une fois de plus en lumière la fragilité du réseau électrique camerounais et l’urgence d’une réforme structurelle. Des investissements massifs dans les infrastructures, une meilleure planification et une communication proactive sont nécessaires pour éviter que de telles situations ne se reproduisent.
En attendant, les habitants des quartiers affectés espèrent une réaction rapide de l’ENEO et des autorités locales. « Nous sommes fatigués d’attendre dans le silence. Trois jours, c’est inacceptable », déplore un commerçant de Nsimeyong.
Le Cameroun, engagé dans son ambition de devenir un pays émergent, doit s’attaquer à ces défis fondamentaux pour garantir un meilleur cadre de vie à ses citoyens.
À suivre.