vendredi 10 janvier 2025
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Assassinat de Jovenel Moïse : une leçon pour la RDC ?

Analyse par Prince Bertoua

Dans la nuit du 7 juillet 2021, Haïti a plongé dans le chaos avec l’assassinat du président Jovenel Moïse. Attaqué dans sa résidence privée par un commando armé, il a succombé à ses blessures sur place. Son épouse, Martine Moïse, grièvement blessée, a survécu à cette nuit d’horreur qui a bouleversé le pays. Déjà ébranlé par des crises politiques, sociables, économiques et sécuritaires, cet assassinat a exacerbé l’instabilité d’une nation en proie à une dérive dangereuse.

Pour certains observateurs, ce drame est le fruit amer de la prolifération incontrôlée des gangs armés en Haïti. La gestion souvent qualifiée de laxiste face à ces groupes a laissé le terrain libre à une montée en puissance mortifère. Des organisations criminelles capables, non seulement de terroriser la population, mais aussi de défier directement les institutions étatiques.

Une menace comparable en République Démocratique du Congo ?

Le scénario haïtien pourrait-il se reproduire ailleurs ? La République Démocratique du Congo (RDC) semble être un terrain fertile pour une situation similaire si rien n’est fait. Les Kuluna, ces groupes de jeunes armés principalement de machettes, sèment la terreur dans les grandes villes du pays. Si leurs exactions actuelles sont déjà effrayantes, leur potentiel destructeur inquiète encore davantage.

Que se passerait-il si ces jeunes délinquants avaient accès à des armes de guerre ? Que deviendrait un État où des bandes organisées, dotées d’une puissance de feu considérable, pourraient défier ouvertement les autorités ? En Haïti, les gangs ont démontré qu’il ne s’agissait pas d’une simple spéculation : ils ont paralysé des quartiers entiers, défié la police et, au final, brisé l’appareil présidentiel.

Des mesures urgentes pour éviter le pire

En RDC, les autorités doivent tirer des leçons de ce drame. La lutte contre les Kuluna ne peut se limiter à des interventions sporadiques. Elle exige une stratégie globale, alliant répression, prévention et réinsertion sociale. Les jeunes enrôlés dans ces groupes sont souvent des victimes du désespoir, livrés à eux-mêmes dans un pays où le chômage, la pauvreté et l’absence d’avenir alimentent la violence.

Mais au-delà de la gestion immédiate des Kuluna, c’est tout l’appareil étatique qui doit être renforcé. La faiblesse des institutions et la méfiance des populations envers les forces de l’ordre créent un terreau propice à la prolifération des gangs. Une réforme en profondeur de la justice, de la police et des politiques sociales est nécessaire pour couper court à cette spirale.

Un avertissement pour l’Afrique

L’assassinat de Jovenel Moïse est un signal d’alarme, non seulement pour la RDC, mais pour de nombreux pays africains confrontés à la montée des violences urbaines et à l’émergence de groupes criminels. Ne pas agir aujourd’hui, c’est courir le risque de voir ces organisations gangrener les institutions jusqu’à atteindre un point de non-retour.

Le cas haïtien montre que la menace n’est pas qu’une vue de l’esprit : c’est une réalité brutale et destructrice qui peut frapper au cœur même de l’État. Aux dirigeants africains de s’en inspirer pour anticiper, avant qu’il ne soit trop tard. https://www.bbc.com/afrique/articles/cgj6j8l936po

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