Par Prince Bertoua
Kinshasa, 8 janvier 2025 – La Cité de l’Union africaine a été le théâtre d’une réunion cruciale ce mercredi, présidée par le Chef de l’État et Commandant suprême des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de la Police nationale congolaise (PNC). Le Conseil supérieur de la défense, élargi pour inclure la Première ministre Judith Suminwa et les hauts responsables militaires, a évalué la situation sécuritaire nationale, avec un accent particulier sur les tensions persistantes dans l’Est du pays.
Un nouvel élan stratégique
Cette réunion marque une étape décisive, notamment grâce à la participation du nouveau Chef d’État-major général, Jules Banza Mwilambwe. À peine investi, ce dernier a présenté les grandes lignes de sa vision, centrée sur une montée en puissance des FARDC. « Les forces armées ont repris l’initiative », a affirmé le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, lors d’un point presse. Il a également promis des victoires concrètes sur le terrain dans les semaines à venir, annonçant une reconquête progressive des territoires occupés.
L’accent mis sur le renforcement militaire reflète la volonté du gouvernement de sortir de la posture défensive pour engager une riposte coordonnée et décisive face aux forces d’agression, notamment celles soutenues par des acteurs étrangers.
Un volet diplomatique offensif
Au-delà de l’aspect militaire, la réunion a abordé les dimensions diplomatiques de la crise. Patrick Muyaya a souligné « l’isolation croissante du Rwanda », accusé de jouer un rôle déstabilisateur dans l’Est de la RDC. Cette position s’inscrit dans une stratégie globale visant à mobiliser davantage de soutien international contre les forces soutenues par Kigali.
La ministre d’État en charge des Affaires étrangères a reçu des directives claires pour intensifier les efforts diplomatiques, notamment au niveau des forums internationaux, afin de faire pression sur les pays complices de l’instabilité régionale.
La justice, pilier de l’unité nationale
Le Conseil a également décidé d’accélérer les poursuites judiciaires contre les individus et organisations dont les comportements compromettent l’unité nationale ou sapent l’autorité des FARDC. Ce volet judiciaire vise à décourager toute tentative de collaboration avec les ennemis de la République ou de déstabilisation interne.
Une RDC à un tournant crucial
Alors que l’Est de la RDC reste en proie à des violences persistantes, cette réunion du Conseil supérieur de la défense marque une volonté claire de consolider la souveraineté nationale. Entre initiatives militaires, pressions diplomatiques et réponses judiciaires, la stratégie adoptée reflète une approche globale face à une crise complexe.
Toutefois, ces engagements devront être suivis d’actions concrètes et mesurables pour répondre aux attentes d’une population lassée par des décennies de conflits. Si la promesse d’une montée en puissance des FARDC se réalise, la RDC pourrait enfin amorcer une nouvelle ère de stabilité et de développement.