Retour à la démocratie au Gabon
Une coalition pour le changement
Au Gabon, un mouvement politique marquant prend forme, avec la plateforme « Ensemble pour le Gabon », sous la direction d’Alain-Claude Bilie-By-Nze. Cette coalition regroupe des figures politiques majeures, comme Pierre-Claver Manganga Moussavou, Albert Ondo Ossa et Ali Akbar Onanga Y’Obegue. Ensemble, ils appellent à un retour à un véritable processus démocratique, en réponse à l’instabilité et à la gouvernance militaire actuelle.
Cette initiative puise ses racines dans un passé complexe. Depuis l’indépendance en 1960, le Gabon a connu des transitions de pouvoir souvent émaillées de coups d’État et de régimes autoritaires. La récente prise de pouvoir militaire, le 30 août 2023, a suscité des inquiétudes quant à un retour vers des pratiques politiques répressives. Les leaders de « Ensemble pour le Gabon » s’élèvent contre cette dynamique et exigent un processus inclusif et transparent pour la transition politique.
Le 8 janvier 2025, ces leaders se retrouveront à Libreville pour une conférence de presse où ils détailleront leurs exigences en faveur d’une transition démocratique. Ils insistent sur l’importance d’un cadre électoral réformé, d’une mobilisation générale du peuple gabonais et d’un retour à la Constitution de 1991, symbole de la démocratie au Gabon avant son suspension par les autorités militaires.
Les exigences de la coalition
« Ensemble pour le Gabon » ne se limite pas à critiquer les autorités militaires ; elle propose des exigences précises pour instaurer un retour à la démocratie. Parmi celles-ci, la réintégration des militaires dans les casernes est cruciale. Les leaders estiment que militariser la politique aggrave les tensions et érode les droits civiques.
Ils demandent également une refonte du cadre électoral, nécessaire à la transparence et à la légitimité des futures élections. Cela implique notamment l’intégration de la biométrie, une demande soutenue par les Mamboundouistes, un courant critique envers l’Union du peuple gabonais (UPG). Ces derniers soulignent que l’absence de ces mesures a conduit à un taux d’abstention alarmant de 54,18 % lors du référendum du 16 novembre 2024.
Enfin, la coalition réclame un chronogramme clair pour la transition politique. Une telle transparence est essentielle pour restaurer la confiance des Gabonais envers les institutions et pour s’assurer que le processus soit véritablement inclusif et représentatif.
Un appel à l’unité nationale
Plus que des exigences techniques, « Ensemble pour le Gabon » veut rassembler le peuple autour d’une vision commune pour l’avenir du pays. Les leaders soulignent l’importance de l’unité nationale face aux défis de la transition politique. Ils savent que la division des forces politiques pourrait nuire à l’efficacité de leurs revendications.
Dans cette optique, la coalition s’engage à collaborer avec d’autres acteurs de la société civile et des mouvements politiques, afin de constituer un front uni. Cela inclut des discussions avec des groupes critiques du régime précédent, mais qui partagent une vision d’un Gabon démocratique et inclusif. Cette démarche est primordiale pour renforcer la légitimité de leurs revendications et mobiliser un soutien populaire solide.
La conférence de presse du 8 janvier 2025 sera ainsi un moment décisif pour ces leaders, tant pour exposer leurs exigences que pour galvaniser le soutien du public et des médias. En se positionnant en tant qu’acteurs de changement, ils espèrent insuffler une nouvelle dynamique politique au Gabon, où la voix du peuple sera finalement entendue et respectée.
Au seuil d’un tournant majeur dans son histoire politique, le Gabon se trouve à un carrefour. Les actions de cette coalition pourraient tracer la voie pour l’avenir du pays. La question demeure : le peuple gabonais réussira-t-il à s’unir derrière cette initiative pour revendiquer un avenir démocratique, ou les divisions politiques poursuivront-elles leur entrave au progrès ?