Amélioration des infrastructures d’eau potable en Côte d’Ivoire
Un contexte historique de pénurie
Depuis plusieurs décennies, l’accès à l’eau potable en Côte d’Ivoire représente un enjeu considérable, notamment dans les zones rurales et périurbaines. Les infrastructures vieillissantes peinent à satisfaire les besoins d’une population en pleine expansion. Les maladies hydriques, résultant de l’eau non potable, s’avèrent être un problème de santé publique majeur, touchant surtout les enfants et les femmes, souvent chargées de la collecte de l’eau.
Les systèmes hydrauliques, pour la plupart issus des années 1970, nécessitent des investissements urgents pour moderniser et étendre le réseau de distribution. Face à ce constat, le gouvernement ivoirien a agi. Le lancement du projet « Eau pour tous » en 2024 marque un tournant dans la gestion de la ressource en eau.
Ce projet ambitieux vise à accroître la capacité de production d’eau potable dans 200 chefs-lieux de sous-préfecture et dans des localités comptant plus de 4 000 habitants. Parallèlement, des travaux d’extension et de renforcement des réseaux de distribution sont en cours, particulièrement dans le Grand Abidjan, où la demande en eau est particulièrement forte.
Des initiatives concrètes pour un accès amélioré
Le 5 août 2024, la ville de Mankono a inauguré de nouvelles infrastructures hydrauliques, comprenant une unité de production d’eau pouvant traiter 5200 m³ par jour, ainsi qu’un château d’eau de 1000 m³. Ces installations répondent à un grave déficit en eau potable dans la région, qui a longtemps entraîné maladies hydriques et difficultés pour les populations locales.
Ce projet a nécessité un investissement de 11,5 milliards de FCFA et s’inscrit dans une stratégie globale du gouvernement pour améliorer la qualité de l’eau et les conditions de vie des communautés. En reliant ces infrastructures au fleuve Bandama et en étendant le réseau de distribution, le gouvernement espère réduire les corvées d’eau, surtout pour les femmes et les jeunes filles, qui consacrent souvent des heures à cette tâche.
De plus, le projet d’Appui à la sécurité de l’eau et de l’assainissement (PASEA), financé par la Banque mondiale à hauteur de 825 millions de dollars, a pour objectif de sécuriser l’approvisionnement en eau potable et d’améliorer l’assainissement dans les zones défavorisées du nord du pays. Ces initiatives témoignent d’une volonté politique affirmée de répondre aux besoins fondamentaux des populations.
Les défis à relever et les perspectives d’avenir
Malgré ces avancées, des défis persistent. Anne Désirée Ouloto, ministre d’État et présidente du Conseil régional du Cavally, a souligné que l’accès à l’eau potable reste une préoccupation majeure. Des départements souffrent encore d’un manque de châteaux d’eau, rendant la situation critique. Elle a également mentionné la nécessité d’accélérer la construction de collèges de proximité et d’améliorer l’emploi des jeunes, ce qui montre l’interconnexion entre l’accès à l’eau, l’éducation et le développement économique.
Pour que les efforts du gouvernement portent leurs fruits, une gestion efficiente et durable des ressources en eau est indispensable. Cela inclut non seulement des investissements financiers, mais aussi une sensibilisation des populations à la préservation de l’eau et aux bonnes pratiques d’hygiène.
À l’avenir, suivre l’impact de ces initiatives sur la santé publique et le bien-être des communautés sera crucial. La question demeure : ces efforts suffiront-ils à garantir un accès universel à l’eau potable en Côte d’Ivoire dans quelques années ? Les résultats des projets en cours pourraient bien tracer la voie future du pays en matière de gestion de l’eau.