Impact du budget de 20 milliards FCFA sur l’accès au logement
Un budget ambitieux pour un défi majeur
Le 30 décembre 2024, au sein de la Société Immobilière du Cameroun, Célestine Ketcha Courtès, Ministre de l’Habitat et du Développement urbain, a annoncé un budget de 20 milliards de francs CFA pour 2025. Ce montant, bien qu’impressionnant, est à mettre en regard des défis écrasants en matière de logement. Le Cameroun fait face à une crise aiguë, avec un déficit de millions d’unités, aggravé par l’urbanisation rapide et la croissance démographique.
Ce budget vise principalement à soutenir le plan Marshall 2025, un projet audacieux pour améliorer l’accès au logement des plus vulnérables. L’enjeu réside dans sa capacité à traduire les décisions politiques en réalisations concrètes sur le terrain. La politique du surplace, critiquée depuis 2019 pour son inefficacité, pourrait trouver avec ce budget l’opportunité de se réinventer.
Pour saisir l’impact potentiel de ce budget, il est fondamental d’examiner les priorités à définir dans le cadre du plan Marshall. Les investissements pourraient se concentrer sur des logements sociaux, la réhabilitation de quartiers précaires, et l’amélioration des infrastructures urbaines. Bien menées, ces initiatives répondraient à la demande croissante tout en soutenant l’économie locale par la création d’emplois dans le secteur de la construction.
Les enjeux de la mise en œuvre
Malgré des intentions louables, des obstacles subsistent pour une mise en œuvre réussie. La transparence et la gestion des fonds sont cruciales. Les précédents budgets ont souvent été éclaboussés par des soucis de corruption et de mauvaise gestion, freinant ainsi les avancées dans le secteur du logement. Il est impératif d’instaurer des mécanismes de suivi rigoureux, tout en assurant la participation des acteurs locaux dans le processus décisionnel.
La coordination entre les acteurs concernés, y compris les collectivités, ONG et secteur privé, sera également essentielle. Une approche collaborative optimisera l’impact des investissements en ciblant efficacement les besoins des populations. Une sensibilisation des bénéficiaires potentiels sur les opportunités offertes par ce budget est également nécessaire pour garantir une utilisation efficiente des ressources.
Enfin, il est impératif d’intégrer les considérations environnementales dans la mise en œuvre des projets de logement. Le développement durable doit devenir un principe fondamental pour éviter les problèmes futurs dus à une urbanisation incontrôlée. En intégrant ces dimensions, le Cameroun pourrait non seulement améliorer l’accès au logement, mais également favoriser un urbanisme responsable.
Vers un avenir meilleur ?
Le budget de 20 milliards de francs CFA pour 2025 représente une occasion unique pour le Cameroun de redresser la situation du logement. Si les mesures adéquates sont mises en place, ce budget pourrait réellement transformer la vie de milliers de familles en leur offrant des conditions de vie décentes. Néanmoins, l’amélioration de l’accès au logement ne se limite pas à la seule construction. Elle implique aussi de garantir des infrastructures adéquates et des services de base accessibles.
Les attentes sont élevées, tant du public que des décideurs. La réussite de cette initiative dépendra de la capacité du gouvernement à transformer les promesses en résultats concrets. Les spécialistes s’accordent à dire que la clé réside dans une approche intégrée, considérant le logement comme un droit fondamental, et non comme un simple produit commercial.
Ainsi, le budget alloué à l’amélioration de l’accès au logement pourrait devenir un véritable catalyseur de changement. Il reste à espérer que ces engagements se traduisent par des actions concrètes. Les citoyens, les organisations de la société civile et les acteurs économiques doivent demeurer vigilants et engagés pour faire de cette initiative un levier vers un avenir meilleur.