La Discipline et le Militantisme au Cameroun
Critique de la Discipline Partisane
Dans le paysage politique camerounais souvent jugé rigide, Salomon Beas, militant du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), exprime des préoccupations cruciales sur la discipline au sein des partis. Dans une publication du 6 janvier 2025, il décrit cette discipline comme un moyen de « museler les militants ». À ses yeux, l’adhésion aveugle à la hiérarchie a pour conséquence d’étouffer l’essence du militantisme, qui devrait être un espace de débat et d’engagement authentique.
Beas soutient que la vie politique ne devrait pas se comporter comme une administration où le conformisme écrase l’initiative personnelle. Il appelle à redéfinir les relations internes des partis afin de créer un environnement propice à l’échange libre d’idées. Pour lui, une bonne discipline ne doit pas amener au silence, mais à une organisation qui encourage la participation active de tous.
Cette vision revêt une importance particulière dans un contexte où les débats internes sont souvent réprimés par une hiérarchie inflexible. Beas affirme que le véritable militantisme doit s’appuyer sur des convictions fortes et un engagement sincère, plutôt que sur une obéissance sans condition envers les leaders. Il conteste également la notion d’un leader unique capable d’opérer le changement, affirmant que le vrai pouvoir réside dans les mains du peuple.
Appel à un Militantisme Inclusif
Selon Beas, un militantisme efficace doit privilégier l’inclusivité et la participation collective. Sur Facebook, il insiste sur l’urgence pour les opposants de s’unir contre la candidature de Paul Biya, prenant l’exemple de mouvements d’opposition réussis tels que celui au Sénégal avec Macky Sall. Ce plaidoyer souligne l’importance d’une solidarité qui transcende les divergences pour agir de manière coordonnée.
Il évoque également des figures historiques comme UM Nyobé et Ernest Ouandi, symboles d’un engagement mobilisateur. En l’absence d’actions concrètes, les discours perdent de leur portée. Beas exhorte chaque Camerounais à jouer un rôle actif dans la reconstruction du pays, affirmant qu’un changement véritable ne peut se fonder sur un leader charismatique isolé, mais requiert l’implication de tous.
Cette vision d’un militantisme inclusif s’oppose à la tendance actuelle où l’excitation intellectuelle surpasse l’action. Beas critique cette inertie et fait valoir que les politiques doivent se traduire par des actes tangibles sur le terrain. Il plaide pour une culture de responsabilité collective, où chaque individu ressent une mission à accomplir en faveur du changement.
Vers un Nouveau Modèle de Leadership
En conclusion, l’analyse critique de la discipline au sein des partis politiques camerounais par Salomon Beas met en évidence des enjeux fondamentaux pour l’avenir du militantisme dans le pays. Son appel à un militantisme plus inclusif souligne le besoin d’une transformation radicale des pratiques politiques. En remettant en question l’idée d’un leader unique, Beas propose un modèle de leadership centré sur la population.
Cette approche soulève des questions centrales sur la véritable nature de la politique au Cameroun. Comment les partis peuvent-ils évoluer pour devenir de réels lieux de débat et d’engagement collectif ? Quelles structures devront être mises en place pour encourager cette inclusivité et ce partage de responsabilités ? Les réponses à ces questions détermineront l’avenir du militantisme et de la démocratie au Cameroun.
À un moment charnière de son histoire politique, l’appel de Beas à un militantisme inclusif pourrait catalyser une dynamique nouvelle. Une dynamique où chaque voix compte et où l’engagement collectif devient la norme. Le défi réside dans la conversion de ces idées en actions concrètes, pour bâtir un avenir meilleur pour tous les Camerounais.
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