Joseph Kabila : Un acteur clé de la politique congolaise
Un retour sur la scène politique
Depuis son départ de la présidence en 2018, Joseph Kabila, ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), a gardé un profile discret. Ce silence a soulevé des questions sur ses véritables intentions. Pourtant, les déclarations récentes de Raymond Tshibanda, ancien ministre des Affaires étrangères et proche de Kabila, indiquent que l’ex-président n’a pas prévu de prendre sa retraite politique. Il se positionne plutôt comme un acteur prêt à influer sur l’avenir du pays.
Le 4 janvier 2025, Tshibanda a déclaré que Kabila reste disponible pour aider la RDC à surmonter ses défis. Cela fait écho à ses propos de janvier 2019, où il affirmait : « Avec votre concours, j’ai fait ma part, pour l’heure. » Cette volonté de Kabila de rester impliqué dans les affaires publiques témoigne de son engagement, malgré une certaine discrétion. Dans un contexte de tensions politiques montantes, notamment avec les ambitions de Félix Tshisekedi visant un troisième mandat, son retour sur le devant de la scène n’est pas anodin.
La rencontre entre Kabila et Moïse Katumbi à Addis-Abeba en décembre 2024 marque une évolution significative dans la dynamique politique congolaise. Ces deux anciens rivaux, unis face à Tshisekedi, aspirent à mobiliser le peuple congolais pour défendre la Constitution et prévenir toute tentative de confiscation du pouvoir. Ce rapprochement, même symbolique, illustre une volonté de créer une alternative crédible au régime actuel.
Les préoccupations de Kabila face à la crise actuelle
Lors de ses récents discours, Kabila a mis en lumière des préoccupations majeures concernant la crise multidimensionnelle actuelle en RDC. Il a dénoncé les atteintes aux droits fondamentaux et les dérives autoritaires du régime. La présence croissante de forces étrangères, combinée aux tensions internes, rend son appel à l’unité nationale d’autant plus impératif.
Kabila a critiqué les réformes constitutionnelles proposées, les qualifiant de tentatives pour prolonger le mandat présidentiel et d’instaurer une sorte de dictature avec une présidence à vie. Cette position est partagée par Katumbi, qui a également plaidé pour une résistance contre ces dérives. Ensemble, ils cherchent à rassembler les forces politiques et sociales pour défendre la démocratie et l’État de droit en RDC.
Cette collaboration, d’ordinaire marquée par des rivalités passées, offre une occasion inédite pour l’opposition de se regrouper et de bâtir une alternative solide. Kabila et Katumbi comptent poursuivre leurs discussions pour renforcer cette dynamique, mettant en avant l’urgence d’unir les voix contre l’autoritarisme croissant.
Les ambitions futures de Kabila
Les ambitions de Joseph Kabila pour l’avenir de la RDC sont limpides : il aspire à jouer un rôle central dans l’opposition au régime actuel et à forger une alternative crédible. S’opposant fermement à toute réforme constitutionnelle qu’il juge illégale, Kabila cherche à galvaniser le soutien du peuple autour des droits fondamentaux.
Le Front Commun pour le Congo (FCC), par le biais de Tshibanda, a récemment affirmé que Kabila demeure un acteur politique d’influence, malgré les interprétations erronées de son calme. Cette stratégie pourrait lui permettre de tirer parti des frustrations croissantes des Congolais face à la crise politique et économique actuelle.
À l’approche de l’élection de 2025, les manœuvres de Kabila et Katumbi pourraient remodeler le paysage politique congolais. Leur capacité à rassembler les forces politiques et sociales autour d’une vision commune sera cruciale pour contrer les aspirations de Tshisekedi et restaurer la démocratie en RDC. La question persistante demeure : Kabila parviendra-t-il à transformer son influence en un mouvement populaire capable de renverser la tendance actuelle ?
