Conséquences de l’augmentation du coût de la vie au Cameroun
Une pression fiscale accrue sur les ménages
Depuis le 1er janvier 2025, les Camerounais subissent une pression fiscale accrue avec l’introduction d’une nouvelle taxe de 4 FCFA sur les transactions de mobile money, qui s’ajoute à une taxe de 0,2% déjà en place. Annoncé par les opérateurs MTN et Orange, cette mesure vise à renflouer les caisses de l’État mais impacte directement le pouvoir d’achat. Selon l’économiste Ewane Thomas, cette hausse est révélatrice d’une tendance alarmante.
Avec une inflation galopante et la montée des prix des produits de première nécessité, les ménages sont de plus en plus précaires. Les familles modestes, qui allouent une grande part de leur budget à l’alimentation et aux services essentiels, ressentent particulièrement cette pression. Inquiets de la détérioration de leur situation, beaucoup sont contraints de restreindre leurs dépenses, affectant leur qualité de vie et l’accès à des services de base.
Cette crise économique impacte également le tissu social. Face à leurs problèmes financiers, les ménages se tournent vers des alternatives telles que les églises. Cependant, malgré une affluence croissante, ces institutions peinent à soutenir les plus vulnérables en raison de la baisse des contributions volontaires. Cela soulève des interrogations sur leur capacité à aider dans ce contexte difficile.
Les conséquences sociales et économiques
Le pouvoir d’achat en berne entraîne une série de conséquences au sein de la société camerounaise. Face à la flambée des prix, les familles doivent opérer des choix déchirants. Éducation, santé et loisirs sont souvent les premières dépenses à être sacrifiées. Maurice Kamto, dans son message de fin d’année, souligne que cette inflation rend la vie insoutenable pour les plus démunis.
Les tensions sociales se font également sentir. Les citoyens, exaspérés par une gouvernance jugée inefficace, expriment ouvertement leur mécontentement. Les leaders religieux, tels que les évêques de Douala et Yaoundé, constatent le peu d’impact de leurs efforts pour provoquer un changement social. En conséquence, ils alertent sur une pauvreté généralisée touchant toutes les couches de la population, appelant à une prise de conscience collective.
En parallèle, les réformes fiscales sont perçues comme un facteur aggravant des inégalités. Les plus modestes, déjà en difficulté, sont de plus en plus contraints de renoncer à des services essentiels, creusant ainsi le fossé entre les classes sociales. La question de la justice sociale est plus que jamais d’actualité.
Un avenir incertain et des appels à l’action
Les perspectives économiques pour 2025 semblent inquiétantes. Vincent Sosthène Fouda, président du Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie, évoque des incertitudes telles qu’une possible dévaluation du Franc CFA et des catastrophes environnementales, comme des inondations qui pourraient détruire des récoltes. Ces enjeux économiques, en lien avec une inflation galopante, dessinent un avenir sombre pour le pays.
Les citoyens sont appelés à s’engager afin de surmonter ces défis. Fouda insiste sur l’importance de s’inscrire sur les listes électorales, révélant qu’il n’y a que 2 millions de jeunes électeurs pour 8 millions de potentiels. Cet appel à l’action civique est crucial pour que la voix de la population résonne dans les décisions politiques qui influencent leur quotidien.
Dans ce contexte précaire, la question se pose : comment les Camerounais navigueront-ils à travers ces difficultés croissantes ? Les solutions ne résident pas simplement dans la prière ou l’espoir passif. Il est impératif que citoyens, leaders religieux et acteurs politiques unissent leurs forces pour trouver des solutions durables face à une crise qui menace non seulement le bien-être économique, mais également la cohésion sociale du pays.