Perspectives de l’Industrialisation et de la Transformation Agricole
Un Contexte Économique Prometteur
Le Cameroun, avec ses richesses naturelles et son potentiel agricole, est à un moment charnière de son développement économique. Dans son discours de fin d’année du 2 janvier 2025, le président Paul Biya a exposé les avancées de la politique de substitution des importations. Cette initiative cherche à diminuer la dépendance aux produits étrangers, en encourageant la production locale. En 2024, 452 tonnes de semences et 12 800 tonnes de farine ont été produites. Ces résultats, bien que prometteurs, montrent encore des lacunes, notamment en ce qui concerne le blé, essentiel à l’alimentation.
Ce tournant s’inscrit dans une histoire d’échecs passés face à une dépendance alimentaire inquiétante. Malgré des efforts antérieurs, la production locale n’a pas été à la hauteur. Cependant, l’engagement actuel du gouvernement en faveur de l’industrialisation et de la transformation agricole pourrait être déterminant. Les nouvelles zones économiques créées représentent des avancées vers une autonomie alimentaire durable.
De nombreux experts soutiennent que l’industrialisation est cruciale pour l’essor économique du Cameroun. Selon un rapport de la Banque Mondiale, les pays qui investissent dans leur secteur industriel constatent une amélioration de leur PIB et une création d’emplois substantielle. Ainsi, en transformant ses matières premières localement, le Cameroun a le potentiel d’enlever un poids à ses exportations brutes.
Initiatives et Progrès dans la Transformation Agricole
Le gouvernement a mis en place diverses initiatives visant à renforcer la transformation des produits agricoles. Parmi elles, la zone industrielle intégrée du Port Autonome de Kribi, consacrée à la transformation du cacao, du café et de l’hévéa, se distingue. Ce centre a pour but d’attirer des investisseurs tout en créant des emplois et en rehaussant la valeur ajoutée des produits locaux. Parallèlement, des zones économiques spécialisées dans le bois émergent à Edéa et Bertoua.
Ces efforts bénéficient également d’un technopole agro-industriel à Ouassa-Babouté, axé sur la production de céréales et de produits laitiers. Un projet d’une grande importance, car l’agriculture représente près de 20% du PIB camerounais et emploie environ 60% de la population active.
Les résultats commencent à faire jour, avec l’inauguration d’une usine de production de carreaux à Kribi, créant plus de 2 500 emplois directs. L’établissement d’une sixième cimenterie a également entraîné une baisse des prix du ciment, témoignant du dynamisme du secteur industriel. Ces avancées montrent clairement comment l’industrialisation peut booster l’économie et améliorer le quotidien des habitants.
Défis et Perspectives d’Avenir
Malgré ces progrès, des défis persistent. La production de blé reste insuffisante pour couvrir les besoins internes, soulevant des questions sur l’autosuffisance alimentaire. Les experts insistent sur le fait que le Cameroun doit non seulement accroître sa production, mais également en améliorer la qualité. Cela passera par des investissements en recherche et développement et par la formation des agriculteurs.
En outre, la politique de substitution des importations nécessite une stratégie de communication efficace pour sensibiliser les citoyens à l’importance de privilégier les produits locaux. À cet égard, des campagnes de sensibilisation peuvent jouer un rôle fondamental en promouvant localement et en combattant les stéréotypes concernant la qualité des produits.
En somme, l’industrialisation et la transformation des produits agricoles au Cameroun présentent des perspectives encourageantes, mais exige une approche intégrée et résolue. La collaboration entre le gouvernement, le secteur privé et les agriculteurs s’avère capitale pour surmonter ces obstacles et exploiter pleinement le potentiel économique du pays. À l’avenir, comment assurer une production adéquate face aux exigences croissantes de la population ?
