Frustrations routières au Cameroun : les promesses de Paul Biya
Un constat alarmant sur l’état des routes
Le 31 décembre 2024, lors de son discours de nouvel an, le président Paul Biya a directement abordé un sujet brûlant : la dégradation du réseau routier. Il a reconnu la frustration croissante des Camerounais, une réalité qui jette une ombre sur les activités économiques et sur la sécurité routière. Les routes, souvent en piteux état, sont à la source d’accidents évitables, suscitant d’importantes inquiétudes concernant la sécurité des usagers.
Ce constat n’est pas une nouveauté. Depuis plusieurs années, les Camerounais n’épargnent pas leurs critiques envers l’état désastreux des infrastructures routières. Les routes dégradées entravent la circulation, compliquant le transport des marchandises et faisant grimper les coûts pour les entreprises et les consommateurs. Les témoignages de conducteurs et d’entrepreneurs mettent en lumière l’impact économique alarmant de cette situation, qui appelle à une réaction immédiate des autorités.
En parlant de ces frustrations, Paul Biya a aussi évoqué les actions du gouvernement pour améliorer le réseau routier. Pourtant, il a admis que ces efforts sont loin de se refléter dans l’état actuel des routes, plaçant ainsi la gestion des ressources et l’efficacité des projets de réhabilitation sur le devant de la scène.
Les promesses d’amélioration et les défis à relever
Dans son allocution, le président a fait des promesses audacieuses, notamment une mise en œuvre immédiate des directives pour améliorer le réseau routier. Il a annoncé une réorganisation du Fonds Routier, instrument fondamental pour accroître la capacité de financement des projets d’infrastructure. Cette initiative vise à garantir la disponibilité des fonds nécessaires pour la réhabilitation et l’entretien des routes, répondant ainsi aux préoccupations des Camerounais.
En 2023, des avancées ont été réalisées avec la bitumisation de 446 kilomètres de routes et la réhabilitation de 228 kilomètres. Cependant, malgré ces chiffres encourageants, l’inquiétude des citoyens demeure. Les projets prévus pour 2025, qui incluent des tronçons stratégiques tels que Bekoko-Limbe-Idenau et Mutenguene-Buea, représentent des étapes cruciales. Leur mise en œuvre efficace sera déterminante pour rétablir la confiance du public.
De nombreux défis subsistent. Les limitations financières, les conditions climatiques hostiles et la gestion des projets constituent des obstacles majeurs. Paul Biya a aussi mentionné les catastrophes naturelles, comme les inondations dans l’Extrême-Nord, qui compliquent encore davantage la situation. Il a souligné l’importance d’un plan spécifique pour la construction et la rénovation d’infrastructures de protection contre les inondations, témoignant d’une volonté d’adopter une approche globale face à ces enjeux environnementaux.
Vers une prise de conscience collective
Le discours de Paul Biya représente un tournant dans la reconnaissance des problèmes du réseau routier au Cameroun. En admettant les frustrations des citoyens, il amorce un dialogue essentiel entre le gouvernement et la population. Cette prise de conscience collective est cruciale pour mobiliser les ressources et les efforts nécessaires à la réhabilitation des infrastructures.
Les promesses d’amélioration doivent désormais se matérialiser en actions concrètes. Les Camerounais attendent des résultats tangibles, susceptibles d’améliorer leur cadre de vie et de renforcer la sécurité sur les routes. Les projets annoncés pour 2025 constituent un premier pas, mais leur succès dépendra de la transparence et de l’efficacité de leur mise en œuvre.
Au final, la question persiste : comment le gouvernement peut-il s’assurer que ses promesses ne tombent pas dans l’oubli ? La réponse requiert un engagement ferme et une collaboration active entre les autorités et les citoyens. Les enjeux en sont vitaux, tant pour la sécurité routière que pour le développement économique. Les Camerounais méritent des routes dignes de ce nom, et il est grand temps de traduire les promesses en réalité.