Efforts pour lutter contre la corruption en Côte d’Ivoire
Plans d’Action Nationaux : Un cadre stratégique
Depuis son entrée dans l’Open Government Partnership (OGP) en octobre 2015, la Côte d’Ivoire a lancé plusieurs Plans d’Action Nationaux (PAN) dont le dernier, le PAN 4 (2022-2024), affiche un taux d’exécution de 86%. Ce plan se concentre sur des sujets cruciaux tels que la modernisation des services publics et l’élaboration d’une stratégie nationale contre la corruption.
Ces initiatives ont permis de rassembler divers acteurs autour d’objectifs communs. La modernisation des services publics, par exemple, vise à réduire les risques de corruption en rendant les procédures plus claires et accessibles. L’adoption d’un nouveau code de l’environnement montre également une volonté d’intégrer des normes éthiques dans la gestion des ressources naturelles, un secteur douloureusement affecté par la corruption.
Le PAN 5, à l’horizon 2025, devra introduire douze nouveaux engagements essentiels. Ces mesures visent à maintenir l’élan et à relever les défis persistants liés à la transparence dans le secteur public.
Engagement politique et initiatives gouvernementales
Le président Alassane Ouattara, dans son discours du 31 décembre 2024, a réaffirmé l’engagement du gouvernement à renforcer l’environnement des affaires. Il a clairement indiqué que la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux seront des priorités pour 2025. Cela témoigne d’une vision économique intégrée à la bonne gouvernance.
Les actions gouvernementales vont au-delà des paroles. La réunion orchestrée par Namizata Sangaré, présidente du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), sur la lutte contre la corruption, a rassemblé des acteurs variés, y compris des experts en droits humains. Cette approche collaborative est essentielle pour mettre en lumière les conséquences de la corruption sur les droits fondamentaux et pour renforcer les capacités de prévention.
Ainsi, le soutien technique et financier de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) souligne l’importance d’impliquer les jeunes dans cette lutte. Cela pourrait transformer durablement la culture de la transparence et de l’intégrité en Côte d’Ivoire.
Perspectives et défis à venir
Les efforts de la Côte d’Ivoire pour combattre la corruption et améliorer l’environnement des affaires sont encourageants, mais les défis demeurent. La mise en œuvre des engagements issus des PAN et la continuité des initiatives gouvernementales seront décisives. Le rôle des acteurs de la société civile et des médias est tout aussi crucial pour surveiller les actions de l’État et sensibiliser le public.
Un facteur clé pour la réussite de cette lutte reste la volonté politique. Les défis structurels, tels que la bureaucratie excessive et le manque de ressources, doivent être surmontés pour que les mesures adoptées aient un impact significatif.
À l’aube de 2025, une question se pose : la Côte d’Ivoire réussira-t-elle à transformer ses engagements en résultats concrets ? Les citoyens, investisseurs et partenaires internationaux attendent des réponses palpables. La lutte contre la corruption n’est pas seulement une question de gouvernance, mais également un impératif pour un développement durable et une prospérité économique réelle.